Nicolas Sarkozy : quel programme pour 2017 ?
L’ancien chef de l’Etat, candidat à la primaire de la droite, est l’invité de “L’Emission politique” ce jeudi 5 septembre. Sécurité et lutte contre le terrorisme, économie et social, immigration : tour d’horizon des grandes lignes de sa campagne présidentielle.
Il multipliait les propositions depuis plusieurs mois. Le 22 août, à travers son livre Tout pour la France (éd. Plon), Nicolas Sarkozy a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. Une nouvelle campagne, dix ans après celle qui l’a menée à l’Elysée. “L’Emission politique” recense les premières grandes lignes de son programme, à deux mois de la primaire à droite.
La carte de l’identité
Ce sera l’un des grands sujets de sa campagne. Face à “l’identité heureuse” défendue par Alain Juppé, Nicolas Sarkozy s’insurge contre la “tyrannie des minorités” et “les idéologues du multiculturalisme”. Dans Tout pour la France, le candidat propose “une vaste politique d’assimilation”, et pose l’immigration comme un “problème majeur”. La ligne de l’ancien chef de l’Etat est dure : selon lui, il faut “réduire drastiquement” le nombre d’étrangers arrivant en France.
Nicolas Sarkozy propose ainsi de suspendre le regroupement familial, dans l’attente d’une “nouvelle” politique d’immigration européenne. Il compte aussi “stopper” l’immigration économique pendant un mandat, et allonger de cinq ans la durée de résidence pour devenir français. Autre proposition choc : la remise en cause du droit du sol, avec l’apparition d’une “présomption de nationalité”. L’ancien chef de l’Etat promettait pourtant de maintenir ce droit en 2012.
Après l’immigration, le candidat pointe du doigt non pas “les religions” dans son livre, mais bien “l’une d’entre elles” – l’islam. Réclamant l’émergence d’un “islam de France”, il s’oppose au port du voile à l’université et en entreprise ainsi qu’aux menus de substitution dans les cantines scolaires. Nicolas Sarkozy tient un discours fortement durci sur la deuxième religion de France, lui qui critiquait le vote d’une loi sur les signes religieux à l’école en 2003.
Un “principe de précaution” contre le terrorisme
Là aussi, Nicolas Sarkozy affiche une ligne musclée. L’ancien chef de l’Etat défend la rétention administrative des personnes fichées S les plus dangereuses – alors même que la Constitution l’interdit. Il promeut également la création d’une “Cour de sûreté antiterroriste”, “à laquelle serait adossé un parquet national spécialement dédié”, et défend un principe de précaution systématique dans la lutte contre le terrorisme.
“Tout Français suspecté d’être lié au terrorisme [...] doit faire l’objet d’un placement préventif dans un centre de rétention fermé”, a-t-il récemment affirmé au Journal du dimanche. Les suspects pourront également être assignés à résidence, sous surveillance électronique. S’il est élu, le candidat s’engage également à expulser “tout étranger suspecté d’être en lien avec une activité terroriste”.
Economie et social : l’entreprise, “priorité des priorités”
Nicolas Sarkozy renoue avec ses grands slogans de 2007. Interrogé le 29 août sur RTL, l’ancien chef de l’Etat n’a pas hésité à replacer son “travailler plus pour gagner plus”. Le candidat compte bien relancer la défiscalisation des heures supplémentaires et sortir des 35 heures. “Il n’y aura pas de durée unique du travail hebdomadaire”, écrit-il dans Tout pour la France. “Chaque entreprise aura désormais le droit de déterminer librement le temps de travail de ses salariés.”
Autre proposition : la “transformation du CICE en véritable baisse des charges”. Les sommes dédiées au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi seront doublées. Nicolas Sarkozy compte également revoir les critères de licenciement économique, en rendant le motif de réorganisation de l’entreprise suffisant. Quant à l’âge légal de départ à la retraite, il passera à 63 ans en 2020, puis à 64 ans en 2025.
Sur le plan social, le candidat à la primaire de la droite prône la dégressivité des indemnités chômage. Il propose, et c’est une nouveauté, une aide sociale unique pour la reprise d’une activité ou formation, plafonnée à 75% du Smic. Au niveau fiscal, Nicolas Sarkozy promet une baisse “immédiate” de 10% de l’impôt sur le revenu et la suppression de l’ISF.
Santé et éducation : abroger les réformes du quinquennat
En matière de santé, Nicolas Sarkozy a déjà annoncé qu’il abrogerait le tiers-payant généralisé, mesure phare de la loi de santé, et qu’il supprimerait l’aide médicale d’Etat s’il était élu.
Dans le domaine de l’éducation, l’objectif est le même : remettre en cause les grandes réformes du quinquennat de François Hollande. Le candidat à la primaire de la droite promet ainsi d’abroger les réformes du collège et des rythmes scolaires. Il souhaite également augmenter de 25% le temps de présence des enseignants du secondaire, contre une hausse de 20% de leur salaire.
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