"Printemps des Républicains" : les trois épines dans le pied de Laurent Wauquiez pendant ce week-end de "mobilisation" des militants LR
Le président des Républicains fait face à plusieurs polémiques, déclenchées en quelques jours, au moment où une opération des militants du parti se tient ce week-end.
Il assume tout. Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, a répondu, samedi 9 juin, à la polémique autour du slogan "Pour que la France reste la France", trouvé à l'occasion d'un week-end de mobilisation de ses militants, le "Printemps des républicains". Le numéro un de LR a affirmé sur Facebook qu'il a "choisi" cette phrase.
Un timing particulièrement négatif au moment où il tente de resserrer ses troupes car cette polémique survient alors qu'il fait face à un sondage remettant en question sa capacité à incarner la droite, paru dans le HuffPost vendredi. Et pour couronner le tout, Laurent Wauquiez a dû répondre, le même jour, à une polémique sur une photo en costume prise dans les rues de Mossoul, en Irak. Franceinfo récapitule cette semaine compliquée de Laurent Wauquiez, qui peine à se faire entendre, coincé entre la politique du président, Emmanuel Macron, et la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen.
Un sondage défavorable
Le "Printemps des Républicains" devait permettre au président des Républicains de reprendre la main, après plusieurs semaines de calme médiatique qui ont suivi la diffusion de propos controversés devant les étudiants de l'EM Lyon, en février 2018. Aucune réunion militante n'a été organisée pour le président LR entre le 14 mars et le 30 mai. Une stratégie a priori inefficace. Selon une enquête d'opinion de l'institut YouGov publiée sur le HuffPost, vendredi 6 juin, seuls 18% des Français sondés émettent un avis favorable sur son action. Le pourcentage monte cependant à 49% d'avis favorable chez les électeurs des Républicains.
Laurent Wauquiez est chef des Républicains depuis six mois. Une demie année pendant laquelle l'ancien ministre a peiné à se poser en leader de la droite. Seulement 10% des sondés estiment que Laurent Wauquiez est la personnalité qui incarne le mieux les valeurs de la droite, derrière Marine Le Pen (16%), Emmanuel Macron (16%) et le président du Conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand (15%). Lors de son élection en décembre 2017, 12% des sondés avaient affirmé que Laurent Wauquiez incarnait les valeurs de la droite, soit deux points perdus en six mois.
Une photo à Mossoul controversée
Mercredi 6 juin, le journaliste de Paris Match Bruno Jeudy publie une photo sur Twitter de Laurent Wauquiez, alors en visite en Irak. Le président du Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes semble poser dans les rues en ruines de Mossoul (Irak).
Accompagné du gouverneur de Mossoul, #Wauquiez dans les ruines de la vieille détruite à 90% par les milices de Daech @ParisMatch pic.twitter.com/6YlF2DopQt
— Bruno Jeudy (@JeudyBruno) 6 juin 2018
Le photo a suscité des réactions très contrastées sur Twitter, certains lui reprochant le "ridicule" de la situation, d'autres soutenant saluant son "courage". Selon la journaliste de France 3 Sylvie Cozzolino, présente sur place lors de la prise du cliché, "Laurent Wauquiez a pris la pause comme le lui a demandé le photographe de Paris-Match devant un décor de fin du monde, relate la journaliste. Il ne s'est pas opposé à ce choix, personne ne l'a contraint à poser de la sorte." Une attitude qui a choqué certains journalistes et membres d'associations présents sur place, selon la journaliste. "Beaucoup d'entre nous, journalistes et membres d'associations, avons trouvé cela 'osé', voire 'indécent'", ajoute Sylvie Cozzolino.
Laurent Wauquiez s'est défendu, vendredi, sur Twitter, en expliquant que porter un costume en toute circonstance est une "question de respect", selon lui.
Oui, quand je rencontre des autorités locales, même quand leur territoire à été dévasté par Daesh, je mets un costume. Question de respect. C'est triste que cela échappe à certains. https://t.co/FI2bIkgjy2
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) 8 juin 2018
Un tract polémique
Dernier épisode dans la série de polémiques dans laquelle est empêtré Laurent Wauquiez : l'intitulé d'un tract prévu pour être distribué lors du "Printemps des Républicains", rejeté par de nombreux dirigeants du parti. Sur la feuille on peut y lire : "Pour que la France reste la France".
"Pour que la France reste la France", ceux qui hurlent avec les loups face à notre slogan @lesRepublicains étaient étrangement silencieux lorsque @NicolasSarkozy avait souhaité "que la France reste la France" lors de son discours du Zénith en 2016
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) 8 juin 2018
➡️https://t.co/EAnNuTFDOw pic.twitter.com/c5z5mLf5DR
Virginie Calmels, pourtant numéro deux du parti, a regretté sur Twitter un tract "peut-être inutilement anxiogène", "déséquilibré" et qui n'a pas été "validé par les instances mises en place par Laurent Wauquiez".
Je précise que je n’ai pas de problème avec le slogan du tract. Beaucoup de Français pensent que la France reste la France. Je déplore seulement qu’il passe à côté du problème majeur du chômage et qu’il n’ait pas été validé par les instances mises en place par @laurentwauquiez https://t.co/h9cSjCm2i8
— Virginie Calmels (@VirginieCalmels) 7 juin 2018
D'autres membres des Républicains sont allés plus loin. La présidente du groupe LR au Conseil de Paris, Florence Berthout, a affirmé vendredi sur franceinfo qu'elle ne distribuera pas le tract. "En tant qu'élue parisienne de terrain, à titre personnel, je ne me retrouve pas dans ce tract, comme d'autres, a-t-elle déclaré. Il faut le dire sans en faire de drames".
Mais le président des Républicains, fidèle à sa stratégie que certains membres des Républicains jugent trop proche de celle de Marine Le Pen, assume. "Cette phrase, je l'ai choisie moi-même, s'est défendu Laurent Wauquiez sur Facebook. On l'a partagé avec notre équipe et je l'assume totalement. C'est une question essentielle."
"C'est pourtant une question que beaucoup de Français se posent : où en est l'identité de notre pays ?, a-t-il développé. Ces questions-là, je vois bien que les Français, ça les hante. Et ils ne sont pas racistes pour autant. Ils n'ont juste pas envie que leur pays change. Alors oui, je continuerai à le dire", a-t-il tranché.
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