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Trois questions sur la fronde d'adhérents LREM contre les nouveaux statuts du parti

Une trentaine de militants ont déposé un référé au tribunal de grande instance de Créteil pour contester la validité des statuts du parti. Ils dénoncent un "manque de démocratie".

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre Edouard Philippe, lors d'une réunion La République en Marche à Paris le 8 juilet 2017.  (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Un accroc dans l'unité souhaité par La République en marche. Une trentaine d'adhérents contestent la validité des nouveaux statuts du parti, actuellement soumis à un vote électronique, selon une information dévoilée dans Le Parisien, le 23 juillet, et confirmée par franceinfo. Ces militants ont déposé un référé au tribunal de grande instance de Créteil (Val-de-Marne), dont l'audience est fixée mardi à 13h30 lundi. Franceinfo revient sur la polémique liée à ce scrutin en trois questions.

Quel est l'objectif de ce vote ? 

Les 373 000 adhérents que revendique LREM sont invités, depuis dimanche 23 juillet, à se prononcer pour ou contre les projets de statuts du parti. Ces projets sont issus d'une consultation qui a recueilli 2 500 contributions. Objectif : régir le fonctionnement intérieur du parti. 

Ils prévoient, selon France Inter, de maintenir le principe de la gratuité de l'adhésion et la possibilité d'une double appartenance, dès lors que le parti politique en question "porte les valeurs républicaines" excluant, par exemple, le Front national.

Autre point abordé : les mandats des dirigeants des instances du parti seront limités à trois ans, renouvelables une fois. La consultation dure jusqu'au 31 juillet et les résultats du vote seront proclamés le 1er août.

Pourquoi des adhérents ont-ils saisi la justice ?

C'est pour un vice de forme que ces militants, "marcheurs en colère", ont déposé un référé. Ils estiment que les nouveaux statuts ont été soumis au vote sans tenir compte du délai légal prévu par les propres textes du parti. Cela devrait être, à leurs yeux, suffisant pour obtenir en justice le report du vote en décembre.

Mais ils dénoncent aussi des statuts qui "cantonnent les adhérents à un rôle de supporter et les excluent de la gouvernance, aussi bien locale que nationale" et regrettent l'absence des adhérents dans les élections internes, "la majorité des cadres du mouvement étant désignés ou membres de droit""On s’est retrouvé avec des statuts, en quelque sorte, imposés par le QG. On a essayé de les avertir, de leur dire qu’on aimerait débattre, c’est la démocratie, c’est participatif, et on a eu une fin de non-recevoir", explique Rémi Bouton, l'un des ces "marcheurs", à BFMTV

"Ce manque de démocratie interne est d’autant plus dénoncé que les nouveaux statuts ont été rédigés dans la précipitation, sans consultation approfondie des militants et sont soumis à leur vote au cœur de l’été", expliquent-ils encore, cités par BFMTV. Les adhérents ont en effet été informés, le 8 juillet dernier, qu'ils étaient invités à commenter les nouveaux statuts entre le 8 et le 13 juillet. Or "le texte intégral ne leur a été communiqué que le 16 juillet", selon BFMTV.

Quelles sont les réactions ?

La direction du parti ne s'inquiète pas de cette fronde. "Il y aura toujours des mécontents, c’est la vie normale des organisations", explique la sénatrice LREM Bariza Khiari au Parisien. Elle assure que l'"horizontalité" dans la prise de décision constitue l’ADN du mouvement : "Les statuts sont le fruit de la consultation des adhérents, ils ont été enrichis." 

Sur Twitter, Daniel Fasquelle, le député Les Républicains du Pas-de-Calais, ex-maire du Touquet, a profité de cette polémique pour critiquer l'autoritarisme, selon lui, du président de la République.

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