Après la nomination du gouvernement de Michel Barnier, quel est l'agenda politique des prochaines semaines ?

Déjà critiqué et menacé de censure, le nouveau gouvernement, dévoilé après plus de deux semaines de tractations difficiles, fait ses premiers pas lundi.
Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre, Michel Barnier, se tient au côté de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, le 23 septembre 2024, après le Conseil des ministres, à l'Elysée. (BERTRAND GUAY / AFP)

Un "petit-déjeuner gouvernemental" avant un menu chargé. Les 39 ministres et secrétaires d'Etat du nouveau gouvernement, dirigé par le Premier ministre Michel Barnier, se sont retrouvés pour la première fois lundi 23 septembre à Matignon, dès 8 heures. Direction ensuite leurs ministères respectifs pour les traditionnelles cérémonies de passation de pouvoir entre les sortants et les entrants. Ces derniers voient déjà se profiler de nombreuses échéances cruciales, deux jours après leur désignation. Pour s'y retrouver, franceinfo détaille les principales étapes de cette rentrée politique.

Un petit déjeuner pour "donner un cap"

Le petit déjeuner organisé lundi matin constituait une première occasion "d'échanger de manière informelle" et de "donner un cap et le tempo de la vie gouvernementale", explique à franceinfo l'entourage du Premier ministre. Selon cette source, Michel Barnier souhaite une "nouvelle approche, avec plus d'humilité, d'efficacité, de proximité pour améliorer le quotidien des Français". C'était aussi "l'occasion pour certains d'apprendre à se connaître", dans cette équipe qui mêle, pour l'essentiel, des figures des Républicains et du camp présidentiel.

Un premier Conseil des ministres 

La matinée de lundi a été largement consacrée aux passations de pouvoir dans la plupart des ministères. Puis, à peine installés, direction l'Elysée. Les membres du gouvernement ont assisté, à 15 heures, à leur premier Conseil des ministres. Cette formation collégiale, qui réunit chaque semaine l'ensemble des ministres sous la présidence du chef de l'Etat, se tient traditionnellement le mercredi. Cette fois, Emmanuel Macron souhaitait réunir les nouveaux ministres dès que possible.

Le chef de l'Etat a appelé les ministres à "rester dans une démarche de compromis" et à faire preuve "d'esprit de dialogue", selon des participants. Le chef du gouvernement, lui, a ensuite requis de la "solidarité", de la "simplicité" et "pas d'arrogance", au sein d'une équipe qu'il veut "républicaine", "progressiste" et "européenne".

Un séminaire gouvernemental vendredi

Le Premier ministre se rendra à la conférence des présidents de groupes de l'Assemblée nationale, mardi matin, puis à celle du Sénat mercredi après-midi, selon Matignon. Michel Barnier doit aussi échanger avec les chefs de groupe de sa coalition, ainsi que les partenaires sociaux. 

Michel Barnier présidera un séminaire gouvernemental, vendredi, de 15 heures à 18 heures, a fait savoir son équipe. Cette réunion vise notamment à préparer sa déclaration de politique générale, où il exposera sa feuille de route. Elle sera suivie par la photo officielle du gouvernement, qui sera prise à Matignon, sans Emmanuel Macron.

La rentrée parlementaire prévue le 1er octobre, dans l'attente d'un discours de politique générale

La date de reprise de la session ordinaire, à l'Assemblée comme au Sénat, est fixée par la Constitution au premier jour ouvrable d'octobre. Après avoir réussi, malgré de grandes difficultés qui se sont imposées à lui, à composer, sur le fil, son gouvernement, Michel Barnier prononcera-t-il sa déclaration de politique générale le jour où les travaux législatifs reprennent ? C'est ce que l'entourage de Gabriel Attal, le prédécesseur de Michel Barnier, avait déclaré à France Télévisions, jeudi. Toutefois, lundi, Matignon précise à franceinfo que cette date "n'est pas arrêtée". Le discours de politique générale du Premier ministre est une feuille de route dans laquelle il expose ses priorités et le cap qu'il se donne en tant que chef du gouvernement.

Le Nouveau Front populaire se tient prêt : il a déjà prévu de rédiger une motion de censure qui sera déposée par les socialistes juste après le discours de politique générale du Premier ministre. Le Rassemblement national entretient le flou sur ses intentions. Si le gouvernement n'est pas censuré, les questions d'actualité au gouvernement (QAG) reprendront dans la foulée, à raison de deux séances hebdomadaires, le mardi et le mercredi.

Vers une présentation du budget 2025 le 9 octobre

La loi organique fixe également le premier jour ouvrable d'octobre comme ultime échéance pour le dépôt du projet de loi de finances (PLF) au Parlement. Mais c'est vraisemblablement le 9 octobre que Michel Barnier envisage de présenter le projet de budget pour 2025. Là encore, la date n'est pas arrêtée, selon Matignon. Car pour pouvoir discuter du PLF, l'Assemblée ou le Sénat doivent, au préalable, se prononcer en première lecture sur un autre texte budgétaire, qui porte sur la gestion des comptes durant l'année précédente. L'élaboration du budget, qui a pris un retard inédit, est devenue l'urgence numéro un.

Le 31 octobre, l'examen de la niche parlementaire RN

Si l'essentiel du programme législatif de la prochaine session parlementaire est pour l'heure inconnu, une date est déjà inscrite à l'agenda : celle de la première journée d'initiative parlementaire. Une fois par mois, une journée dédiée à un groupe parlementaire, qui a par conséquent le droit de choisir l'ordre du jour des textes débattus et votés. C'est au groupe le plus important en nombre de députés de la nouvelle Assemblée que revient le droit de commencer. C'est donc le Rassemblement national, fort de 126 députés, qui bénéficiera de la première journée réservée à l'opposition, et celle-ci se tiendra le 31 octobre, précise le site Vie publique. La proposition de loi déposée par le RN pour revenir sur la réforme des retraites, jugée recevable mercredi, pourra donc être examinée ce jour-là.

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