Remaniement, crise des agriculteurs, éducation... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Gabriel Attal dans "L'Evénement" sur France 2

Le Premier ministre est revenu sur la composition de sa nouvelle équipe gouvernementale et sur les chantiers des prochains mois.
Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre, Gabriel Attal, invité de "L'Evénement" sur France 2, le 8 février 2024. (FRANCE 2)

Une interview dans la foulée de l'annonce du remaniement. Durant environ cinquante minutes, Gabriel Attal a répondu aux questions de Caroline Roux dans l'émission "L'Evénement" sur France 2, jeudi 8 février. Le Premier ministre est revenu sur la composition de sa nouvelle équipe gouvernementale. Il a également évoqué les grands dossiers qui l'attendent dans les prochains mois. Voici ce qu'il faut retenir des déclarations du chef du gouvernement.

Gabriel Attal reconnaît un "malaise" autour d'Amélie Oudéa-Castéra

Le Premier ministre a d'abord expliqué le départ d'Amélie Oudéa-Castéra du ministère de l'Education nationale, au cœur de plusieurs polémiques depuis sa nomination début janvier. "On a vu qu'il y avait un trouble, un malaise, elle s'en est d'ailleurs expliqué, elle s'est excusée", a reconnu Gabriel Attal. "Ce qui m'importe le plus (...) c'est qu'on puisse avancer pour l'école et donc les conditions pour pouvoir avancer pour l'école n'étaient plus réunies dans l'immédiat", a-t-il ajouté pour justifier le remplacement d'Amélie Oudéa-Castéra par Nicole Belloubet au ministère de l'Education nationale.

Amélie Oudéa-Castéra conserve toutefois son portefeuille au ministère des Sports et des Jeux olympiques. Sur ces dossiers, Gabriel Attal a souligné son "engagement total qui est salué par l'ensemble des acteurs" du monde sportif.

François Bayrou reste "bien sûr" un allié de la majorité

Le chef du gouvernement a par ailleurs minimisé la crise ouverte au sein de la majorité par le président du MoDem, François Bayrou, qui a refusé d'entrer au gouvernement. Gabriel Attal a évoqué un simple "débat" ou "désaccord sur une partie de la ligne suivie" mais pas un "incident". Interrogé pour savoir si le maire de Pau restait un partenaire fiable de la majorité, le Premier ministre a répondu : "Bien sûr, il l'a dit lui-même".

"La meilleure politique sociale, c'est le travail", selon Gabriel Attal

"La meilleure politique sociale, celle qui sort vraiment de la pauvreté, c'est le travail", a martelé le Premier ministre. Pour atteindre le plein-emploi d'ici à la fin du quinquennat, le chef du gouvernement a notamment plaidé pour "un meilleur accompagnement" des bénéficiaires de revenu de solidarité active (RSA), qui devront effectuer 15 heures d'activité par semaine. Le dispositif, testé dans 18 territoires, va être "généralisé" dans tous les départements.

Le Premier ministre a par ailleurs à nouveau confirmé sa volonté de "desmicardiser" la France. "Je souhaite qu'on avance sur le compte épargne-temps universel", a-t-il également promis. 

Le Premier ministre refuse d'"opposer écologie et agriculteurs"

"Je ne considère pas que j'ai éteint l'incendie", a déclaré Gabriel Attal, au sujet de la crise agricole, pour laquelle le gouvernement a débloqué 400 millions d'euros. "J'ai pris des engagements et je suis parfaitement conscient que je serai jugé sur pièce par nos agriculteurs", a-t-il poursuivi.

Interrogé sur l'annonce de la "mise en pause" du plan Ecophyto de réduction des pesticides, le Premier ministre a dit ne pas accepter "qu'on oppose écologie et agriculteurs". "Il n'y a jamais eu autant d'argent sur la transition écologique", a-t-il assuré.

"Un choc des savoirs" à l'école

"Je pense qu'il n'y a rien de plus important que l'école, c'est quand même l'assurance-vie de notre République", a lancé l'ancien ministre de l'Education nationale. Face au constat que "le niveau de nos élèves a baissé", Gabriel Attal a plaidé pour "un choc des savoirs", qui passera notamment par la mise en place, à la rentrée prochaine, de groupes de niveau en mathématiques et en français au collège. 

Le Premier ministre a également défendu le choix du redoublement, qui sera à nouveau à la main de l'équipe pédagogique et non plus des parents. Il estime que "personne de mieux (...) qu'un enseignant" ne peut "savoir si un enfant a le niveau pour passer dans la classe supérieure ou pas"

Le chef du gouvernement a de nouveau affirmé que l'usage des écrans chez les jeunes représentait "une catastrophe sanitaire et éducative". "Le président de la République s'est engagé à ce que, au printemps, on puisse avoir à la fois une forme de guide des bonnes pratiques pour les familles et de décisions sur l'usage des écrans dans l'Education nationale", précise-t-il.

La crise du logement parmi les "priorités" du gouvernement

Outre la jeunesse et la situation des agriculteurs, Gabriel Attal a estimé que la crise du logement constitue la troisième "priorité" qui guidera les 100 premiers jours de sa nomination. "Avant la fin du mois, on identifiera 30 territoires en France dans lesquels on veut des logements très vite", a-t-il assuré.  "L'objectif, c'est d'en avoir 30 000 dans les trois ans, dans ces territoires", a-t-il rappelé.

Le chef du gouvernement a en outre réaffirmé sa volonté de "donner aux maires le pouvoir d'attribution sur le logement social". "Les infirmières, les enseignants, les policiers, tous ces fonctionnaires qui s'engagent pour les autres, pour le pays, pour l'intérêt général, qui ne gagnent pas forcément beaucoup, il faut qu'ils puissent être prioritaires sur les logements sociaux", juge-t-il.

Gabriel Attal "assume" de travailler avec "tout le monde" à l'Assemblée nationale

Le Premier ministre a "assum[é]" de travailler "avec tout le monde" à l'Assemblée nationale, y compris des groupes auxquels il est "radicalement opposé", le Rassemblement national et La France insoumise.

Gabriel Attal "assume" de travailler avec "tout le monde" à l'Assemblée, y compris le RN

Gabriel Attal avait été critiqué à gauche après avoir déclaré au quotidien Le Monde que "l'arc républicain, c'est l'hémicycle" de l'Assemblée, où siègent 88 députés du Rassemblement national. "Ma ligne a toujours été de dire que je dois écouter tout le monde", défend-il. "Derrière ces parlementaires (...) il y a des millions de Français qui ont voté" et "ce n'est pas les respecter que de dire que 'parce que t'es de La France insoumise ou parce que t'es du Rassemblement national, on ne va pas écouter'", selon le Premier ministre.

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