Harcèlement scolaire : Gabriel Attal raconte avoir subi "un déferlement d'insultes" au collège
Le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, qui a fait de la lutte contre le harcèlement scolaire l'une de ses priorités, a raconté dimanche 5 novembre avoir lui-même été harcelé au moment de son adolescence. "J'étais à la fin du collège, j'avais 14, 15 ans. C'était un élève de l'établissement qui avait ouvert [un] site sur lequel il fallait mettre des commentaires sur le physique des élèves", a expliqué le ministre dans l'émission "Sept à Huit", sur TF1.
"Et moi, à cette occasion, j'ai vécu un déferlement d'insultes et d'injures. Ca a duré plusieurs mois, et ça a été très violent", a décrit le ministre de 34 ans. "Si j'ai à ce point à cœur de m'engager sur le harcèlement scolaire, c'est peut-être parce que le fait d'avoir vécu des injures, ça a forgé quelque chose", a insisté Gabriel Attal.
"Les commentaires qui étaient postés, c'était 'pédale, tafiole, tarlouze', donc je pense que c'était sur une orientation sexuelle supposée à l'époque puisque je n'en parlais pas autour de moi."
Gabriel Attal, ministre de l'Education nationalesur TF1
Dans cet entretien, le ministre ne donne pas d'indication sur l'identité de la personne qu'il accuse de harcèlement à son encontre. Toutefois, l'avocat Juan Branco, lequel a déjà évoqué, notamment auprès de franceinfo, une profonde inimitié avec Gabriel Attal depuis le lycée, a réagi aux accusations sur X (anciennement Twitter), dénonçant un entretien "quasi-exclusivement à mon sujet." "Je ne vais pas revenir sur les élucubrations qui y sont énoncées. Elles sont nombreuses et on aura le temps, le cas échéant", écrit-il dans un long message, où il qualifie l'intervention du ministre de "progagande".
"Plusieurs dizaines" d'élèves harceleurs ont changé d'établissement depuis la rentrée
Le gouvernement a annoncé depuis l'été une série de mesures contre le harcèlement à l'école, dont la possibilité de changer d'établissements les élèves harceleurs. Selon Gabriel Attal, "plusieurs dizaines (...) ont dû changer d'établissement parce qu'ils harcelaient un camarade". L'Assemblée nationale, dans le cadre de l'examen des crédits de l'Education nationale dans le budget 2024, a adopté vendredi soir un amendement prévoyant d'affecter 30 millions d'euros à la création de brigades anti-harcèlement au sein des académies.
Né d'un père issu d'une famille d'origine juive et d'une mère chrétienne russe orthodoxe, le ministre a aussi indiqué sur TF1 avoir reçu "des courriers, des injures, des messages sur les réseaux sociaux" à caractère antisémite, d'autres lettres de menace depuis l'interdiction de l'abaya en milieu scolaire, et être toujours la cible d'attaques homophobes.
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