Harcèlement scolaire : le ministre Gabriel Attal demande aux recteurs "un électrochoc à tous les niveaux"
Devant les recteurs réunis exceptionnellement lundi 18 septembre, le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a demandé un "électrochoc à tous les niveaux" dans la lutte contre le harcèlement scolaire, après la mort de Nicolas, lycéen de Poissy (Yvelines) qui s'est suicidé quelques jours après la rentrée, après s'être plaint de harcèlement dans son précédent établissement.
"Mon rôle, votre rôle, n'est pas de protéger une Institution à tout prix, mais de protéger à tout prix nos élèves, nos enfants."
Gabriel Attal, ministre de l'Éducationdevant les recteurs d'académie
Un audit sur la gestion des cas de harcèlement de septembre 2022 à septembre 2023 est lancé dès mardi 19 septembre dans chaque académie. Plusieurs questions vont être posées aux rectorats : combien de cas de harcèlement ont été signalés par les établissements scolaires ? Quel a été le délai de traitement ? A-t-on réussi à résoudre le cas, si non, pourquoi ? Comment se fait la communication avec la famille ? Les conclusions sont attendues dans quatre semaines. Les résultats de la lutte contre le harcèlement menée par les rectorats seront évalués chaque année.
"S'il le faut, je mettrai les moyens nécessaires"
L'idée de Gabriel Attal est de bâtir un plan d’action par académie, pour changer ce qui ne fonctionne pas et dans un troisième temps, évaluer ces façons de gérer les situations de harcèlement, tous les ans, précise le ministre. L'objectif est bien-entendu d'éviter des drames comme celui du jeune Nicolas. Lui et ses parents avaient alerté son lycée l'an dernier à plusieurs reprises, mais ça n'a pas suffit.
"Cet électrochoc doit nous permettre de tourner la page des mauvaises pratiques."
Gabriel Attaldevant les recteurs d'académie
"Lorsqu’il y a une faute, il faut avoir le courage de le dire et surtout le courage d’en tirer les conclusions. Je ne perdrai pas une seconde pour agir", a ajouté le ministre, qui assure que "s’il y a besoin de moyens supplémentaires pour constituer des équipes dédiées et formées, dans les rectorats, chargées à plein temps de gérer les dossiers de harcèlement, je mettrai les moyens humains nécessaires".
Le courrier "honteux" du rectorat de Versailles
"J’ai dit dès ma prise de fonctions que la lutte contre le harcèlement scolaire serait la priorité de l’action de ce ministère sous mon autorité : j’attends que cette priorité soit partagée par chacune et par chacun", a poursuivi Gabriel Attal.
Dans des échanges de courriers entre la famille de Nicolas, le proviseur du lycée de Poissy, et le rectorat de Versailles, le rectorat jugeait "inacceptables" des propos des parents qui auraient "remis en cause" l'attitude des personnels de l'établissement. Le ton de ces missives a suscité de vives réactions du gouvernement samedi. La Première ministre Élisabeth Borne l'a qualifié de "choquant" et Gabriel Attal de "honte".
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