"Ce n'est pas à la hauteur de ce que François Mitterrand avait fait" : des ténors du Parti socialiste nostalgiques d'une gauche unie
Quarante ans après l'accession au pouvoir de François Mitterrand, un hommage est organisé dimanche 9 mai au Creusot (Saône-et-Loire). L'occasion de se tourner vers les grandes réussites pendant les deux septennats de l'ancien chef d’État, sans nostalgie tant la situation actuelle du PS est préoccupante.
Le 10 mai 1981, François Mitterrand devient le premier Président socialiste de la cinquième République. L'actuel Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, âgé de douze ans à ce moment-là, se souvient du lendemain, quand son camarade de classe passe sa journée à graver sur son banc en bois "10 mai 1981, journée de deuil national."
Il faut s'imaginer le choc que représente cette élection pour Michel Sapin, ancien ministre de François Mitterrand : "Un moment historique, une sorte presque pour certains de rêves révolutionnaires." Mais pour ce proche de l'autre chef d'État socialiste de la cinquième République, François Hollande, la nostalgie n'a pas sa place ici.
"Si aujourd'hui, il devait y avoir un regret et non pas une nostalgie, ça n'est pas des années 80, mais c'est d'aujourd'hui et d'une forme de faiblesse dans laquelle s'est mis le socialisme français."
Michel Sapin, ancien ministre de François Mitterrandà franceinfo
Quarante ans plus tard, le PS est très divisé, ce qui inquiète son ancien premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis : "Ce n'est pas à la hauteur de ce que François Mitterrand, mais avant lui, Léon Blum et avant Jean Jaurès, avaient fait, à savoir construire une offre politique solide, humaniste, évidemment, aujourd'hui écologiste." Et si nostalgie il y a aujourd'hui, c'est bien celle d'une gauche unie qui avait arraché cette première victoire historique.
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