Ce qu'il faut retenir de François Hollande face aux Français
Le chef de l'Etat était sur TF1 et RTL, jeudi. Objectif : renouer avec la population et assurer la pédagogie de sa politique, alors que, à mi-mandat, deux Français sur trois jugent son action néfaste.
C'était son premier "prime time" depuis mars 2013. François Hollande a fait face à trois journalistes et quatre Français, sur TF1 et RTL, jeudi 6 novembre. Pendant près de deux heures, il s'est efforcé d'être "moins techno" et proche de leurs problèmes quotidiens. Objectif : renouer avec la population et assurer la pédagogie de sa politique, alors que, à mi-mandat, deux Français sur trois jugent son action néfaste. Francetv info résume ce qu'il faut retenir de ce grand oral.
Le style
Offensif et humble. Sans pour autant jouer le retour du président "normal", François Hollande a insisté sur le fait qu'il était un homme comme les autres. Mais avec des responsabilités. "Je dois avoir le cuir tanné, je dois être serein, je dois avoir le sang-froid", a martelé le chef de l'Etat, tout en déclarant : "J'entends que je mange des frites ? Mais où en est-on réduit ?", a-t-il lancé, faisant référence à une remarque de Nicolas Sarkozy dans le livre Ça reste entre nous, hein ?
François Hollande s'est surtout dit déterminé à réformer le pays : "On va prendre les bottes de sept lieues, a-t-il déclaré à Karine Charbonnier, directrice générale de Beck-Crespel à Armentières (Nord), qui lui reprochait de ne pas en faire assez. "Je vais, jusqu'au bout, réformer mon pays", a insisté le locataire de l'Elysée. "L'objectif que je me suis fixé, c'est que dans dix ans, la France sera la première", a-t-il poursuivi. Et d'ajouter : "Mon rôle est de protéger les Français" et "qu'en 2017 la situation soit rétablie."
Les annonces
Une mesure en faveur des retraités. François Hollande a annoncé le retour de l'Allocation solidarité spécifique (ASS) pour les chômeurs à l'âge de la retraite. "Les seniors doivent être prioritaires", alors qu'il était interpellé par Joëlle Mediavilla, 60 ans, en recherche d'emploi, Drancy (Seine-Saint-Denis). Il a également annoncé la création d'un contrat aidé pour les chômeurs seniors à qui il manque quelques trimestres de cotisation.
Arrêt des hausses d'impôts. "A partir de l'année prochaine, il n'y aura pas d'impôt supplémentaire sur qui que ce soit", a affirmé François Hollande. "Vraiment ?", a relancé le journaliste de TF1... "Jusqu'à la fin du quinquennat", a insisté le président, soulignant qu'"en 2015, nous allons supprimer la première tranche de l’impôt sur le revenu".
Candidature de la France pour les JO de 2024. "Je suis favorable à ce que la ville de Paris soit candidate pour les Jeux olympiques de 2024", a déclaré François Hollande, ajoutant que "la France va présenter sa candidature pour l'exposition universelle en 2025". "C'est 50 millions de visiteurs", a-t-il fait valoir.
Nouveau service civique. "Je voudrais élargir le service civique, qu'on puisse aller vers un service universel. Tout jeune Français qui voudrait faire à un moment un service, nous offrirons ce service-là", a déclaré le président. Concrètement, ce service serait de "deux mois, trois mois", et s'adresserait aux filles et aux garçons de "16 à 25 ans". Par ailleurs, il permettrait d'"aller dans un hôpital, dans une maison de retraite, dans une école".
Une deuxième chance pour les décrochés scolaires. "Tout jeune de 16 à 25 ans qui est sorti du système scolaire" aura droit "à une deuxième chance", a promis François Hollande. "Il pourra soit revenir à l'école, soit faire un stage", a assuré le chef de l'Etat qui ne veut "plus qu'un jeune passe sa vie à regretter ce qui s'est passé quand il était jeune".
Sur la mort de Rémi Fraisse
Alors que la famille de Rémi Fraisse a demandé jeudi au président de faire la lumière sur les circonstances de sa mort, François Hollande a assuré fournir les résultats d'une enquête administrative dans les jours qui viennent. "J'ai promis à la famille la vérité, à son père et à sa mère. Pour rétablir la vérité, il y aura donc des enquêtes tout de suite qui ont été diligentées par le ministre de l'Intérieur", a dit le président de la République.
Le chef de l'Etat a indiqué que parmi ces enquêtes, l'une concerne "ce que sont exactement ces grenades, qui sont utilisées depuis 50 ans, qui jusque-là n'avaient pas tué. J'aurai le retour de cette enquête d'ici 8 jours", a précisé François Hollande. Il a ajouté qu'une deuxième enquête est "diligentée par l'inspection de la gendarmerie pour savoir ce qui s'est produit dans la nuit de samedi à dimanche (...) et savoir exactement quelle est la cause de la mort".
Il s'est alors présenté comme le garant de l'apaisement : "Toute la vérité sera faite, je ferai en sorte qu'elle puisse être établie dans tous ses détails et j'en tirerai toutes les conclusions en termes de responsabilités parce que je suis le chef de l'Etat."
Sur la présidentielle de 2017
François Hollande a réaffirmé qu'il ne serait pas candidat à la prochaine présidentielle si le chômage ne baissait pas d'ici là. "J'avais parlé de l'inversion de la courbe du chômage. Ce n'est pas venu, je m'en suis fait reproche parce que c'était une espérance pour beaucoup, notamment ceux qui étaient demandeurs d'emploi", a-t-il concédé. "Si je n'y parviens pas à la fin de mon mandat, vous pensez que j'irai devant les Français" en 2017, s'est interrogé François Hollande. Et d'ajouter : "Les Français seraient implacables et ils auraient raison."
Cette annonce n'est pas nouvelle. En avril, le chef de l'Etat avait déjà estimé qu'il n'aurait pas la crédibilité pour briguer un second mandat si le chômage ne baissait pas.
Sur sa vie privée
Dès le début de l'émission, François Hollande a été interrogé sur le livre de Valérie Trierweiler, Merci pour ce moment. "J'accepte toutes les critiques. J'accepte même les trahisons", a dit le président avant de lancer : "Est-ce que j'ai souhaité cette photo ? Non", faisant référence à la une du magazine Closer qui a révélé sa liaison avec l'actrice Julie Gayet.
François Hollande a encore une fois réaffirmé son attachement au respect de la vie privée, et conclu avec cette phrase lapidaire : "Je ne vais pas parler ce soir du livre de Valérie Trierweiler, c'est l'écume pour ne pas dire autre chose..."
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