"Merci pour ce moment" : sept passages (encore méconnus) à ne pas rater
Francetv info a lu pour vous le livre de Valérie Trierweiler, dans lequel elle n'épargne ni le chef de l'Etat, ni quelques autres sommités politiques. Morceaux choisis.
Que retenir des trois cents pages de Merci pour ce moment signées Valérie Trierweiler, qu'on n'ait pas déjà vu partout ? La douleur affichée, la volonté de se défendre, de bons souvenirs de l'Elysée - et de François Hollande - et quelques remarques féroces. Voici sept exemples.
Hollande et "le permis de tuer"
Le moment. Pendant la campagne législative de juin 2012, Valérie Trierweiler envoie un tweet de soutien à Olivier Falorni alors qu'il maintient sa candidature contre Ségolène Royal dans la 1ère circonscription de Charente-Maritime.
"Je dois essuyer les rappels à l'ordre de tous les hauts personnages de l'Etat et des ténors du PS. C'est à qui aura la petite phrase la plus dure à mon égard : Jean-Marc Ayrault, Claude Bartolone, Martine Aubry, François Rebsamen et j'en oublie. Je connais le jeu politique. J'ai été quinze ans journaliste dans ce domaine. Je sais qu'aucun d'entre eux ne se serait permis ces attaques sans l'aval de François. L'une de mes amies dira plus tard cette phrase terrible : 'C'est Hollande lui-même qui a délivré le permis de tuer.""
Hollande et "la solidarité de machos"
Le moment. Après son élection, en mai 2012, François Hollande constitue son premier gouvernement, dirigé par Jean-Marc Ayrault.
"Je me contente de suggérer un nom [de ministre] qui ne sera pas retenu. Il s'agit de Valérie Toranian, directrice du magazine 'Elle' pour le ministère des Droits des femmes. Je la connais peu, mais je trouve que cela aurait eu du sens et de l'allure, une nouvelle Françoise Giroud. François me répond : 'Je ne peux pas faire ça à Giesbert.'
Franz-Olivier Giesbert, alors directeur du 'Point', est le compagnon de Valérie Toranian. Dans l'esprit de François, qui connaît le problème pour l'avoir vécu, FOG aurait forcément vécu la promotion de sa compagne comme un camouflet personnel. Solidarité de machos."
Hollande et "le prix des choses"
Le moment. Sous le quinquennat Sarkozy, François Hollande travaille à sa candidature "dans la plus grande discrétion".
"Je veux qu'il connaisse la réalité quotidienne qu'affronte une partie des Français, ceux qui comptent chaque euro et ne savent jamais comment finir le mois. Lui qui préfère se passer d'un repas lorsque ce n'est pas du premier choix, ne mange pas mes fraises si elles ne sont pas des 'garriguettes', ne goûte pas aux pommes de terre si elles ne proviennent pas de 'Noirmoutier' et met directement à la poubelle la viande si elle est sous vide. Il connaît si peu le prix des choses. (...) Il n'est pas flambeur pour autant. Son apparence d'ailleurs lui importe peu. Il est capable d'acheter ses chemises et ses chaussures dans les hypermarchés."
Hollande et la promotion Voltaire
Le moment. La vie à l'Elysée.
"Je ne reconnais pas le François que j'ai aimé passionnément dans l'homme qui traite désormais ses collaborateurs avec mépris, après m'avoir réservé le même traitement. Je l'ai vu se déshumaniser, jour après jour, sous le poids des responsabilités (...). Se prendre pour un seigneur. Comme lors de ce dîner avec sa garde rapprochée de la promotion Voltaire, cela m'avait frappée : trente ans qu'ils attendaient le pouvoir. Ils l'avaient enfin et se considéraient comme des demi-dieux, pleins d'arrogance."
Cahuzac face à Marine Le Pen
Le moment. Avant l'élection de François Hollande à l'Elysée.
"J'anime alors une émission politique sur Direct8 et j'assiste stupéfaite à un numéro de Jérôme Cahuzac face à Marine Le Pen. Mon équipe et moi en sommes choqués : député socialiste, il se comporte devant elle comme un adolescent devant une star d'Hollywood, avec une déférence totale. Quelque chose ne colle pas. Et quand Médiapart révèle que son compte en Suisse avait été ouvert par un ami de sa famille, un avocat d'extrême droite proche de Marine le Pen, les pièces du puzzle s'emboîtent."
Le couple Sarkozy et "les horreurs" du net
Le moment. La passation de pouvoirs entre François Hollande et Nicolas Sarkozy
"Nicolas Sarkozy explique [à François Hollande] combien cette période a été douloureuse pour Carla, qui a mal vécu la médiatisation à outrance et les médisances. Il lui confie avoir été obligé de recourir à des sociétés spécialisées pour 'faire monter' dans les algorithmes des moteurs de recherche les articles et les références honorables, pour cacher les horreurs qui circulent sur le Net, afin que sa femme ne tombe pas dessus."
Valls et Moscovici "aux abonnés absents"
Le moment. Valérie Trierweiler est hospitalisée, après la publication par Closer des photos de François Hollande au pied de l'appartement de Julie Gayet, en janvier 2014.
"De l'Elysée, je ne reçois que trois messages de conseillers. Tous les autres sont aux abris. Je suis déjà traitée comme une paria. Au gouvernement, seulement quatre ministres osent m'adresser un mot d'amitié : Aurélie Filippetti, Yamina Benguigui, Benoît Hamon et Pascal Canfin. Ceux que je connais le mieux sont aux abonnés absents. Leur silence sera plus criant encore lorsque je lirai les messages venus de l'autre camp, de Claude Chirac, de Carla Bruni-Sarkozy, de Cécilia Attias, de Jean-Luc Mélenchon, d'Alain Delon et de tant d'autres.
(...) En moins d'une semaine, (...) je vérifie l'étendue du cynisme du petit monde des amis politiques, des conseillers et des courtisans. Manuel Valls et Pierre Moscovici, dont on me disait si proche, n'ont pas dû se souvenir de mon numéro de téléphone."
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