Cet article date de plus de sept ans.

Trois questions sur les sommes touchées par Penelope Fillon en tant qu'attachée parlementaire de son mari

"Le Canard enchaîné" a dévoilé que la femme de François Fillon aurait été rémunérée pendant huit ans comme attachée parlementaire de son mari ou du suppléant de celui-ci.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
François Fillon et sa femme, Pénélope Fillon, assistent à un meeting à Paris, le 25 novembre 2016, avant le second tour de la primaire de la droite. (IRINA KALASHNIKOVA / SPUTNIK / AFP)

Penelope Fillon aurait été rémunérée comme attachée parlementaire de son mari. C'est ce qu'affirme Le Canard enchaîné dans son édition du mercredi 25 janvier. La femme de François Fillon aurait reçu jusqu'à 7 000 euros brut par mois de 1998 à 2002 par son mari, député de la Sarthe, sur l'enveloppe réservée à cet effet pour les députés et les sénateurs, et par la Revue des deux mondes. "Une boule puante", d'après François Fillon, qui voit de la "misogynie" dans les révélations du Canard enchaîné.

Pour quelles missions Penelope Fillon a-t-elle été payée ? Comment l'équipe du candidat explique-t-elle cette rémunération ? Franceinfo répond à trois questions pour mieux comprendre la situation.

Pourquoi Penelope Fillon a-t-elle été payée ?

Le Canard enchaîné raconte qu'en 2002, Penelope Fillon, sans profession connue et toujours restée en retrait des activités politiques de son mari, devient collaboratrice du suppléant de celui-ci, Marc Joulaud. D'après les chiffres obtenus par l'hebdomadaire satirique, c'est à cette période qu'elle sera rémunérée le plus, avec des sommes allant de 6 900 à 7 900 euros mensuels. 

Le journal affirme qu'en 2012, Penelope Fillon a de nouveau été rémunérée "pendant six mois au moins" quand François Fillon est redevenu député, après cinq ans à Matignon. "Au total, Penelope aura perçu environ 500 000 euros brut sur les caisses parlementaires" en huit ans, affirme Le Canard.

L'hebdomadaire rapporte également que Penelope Fillon a été salariée, entre mai 2012 et décembre 2013, de la Revue des deux mondes, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière, un ami de François Fillon. Elle aurait touché alors environ 5 000 euros brut par mois. 

Une telle pratique est-elle légale ?

Le fait d'embaucher des proches, conjoints ou enfants par exemple, comme collaborateurs à l'Assemblée ou au Sénat n'est pas interdit pour les parlementaires, à condition que ce ne soit pas des emplois fictifs. La question de ces emplois dits "familiaux", qui nourrissent des suspicions, revient régulièrement sur le tapis.

Ici, plusieurs personnes mettent en doute le travail effectif de Penelope Fillon. Une collaboratrice de François Fillon en 2002 raconte en effet au Canard "n'avoir jamais travaillé avec elle". "Jusqu’à présent, je ne m’étais jamais impliquée dans la vie politique de mon mari", expliquait d'ailleurs Penelope Fillon elle-même dans une interview au Bien public, en octobre 2016. Du côté de la Revue des deux mondes, son directeur, Michel Crépu, se dit "sidéré" : "Je n'ai jamais rencontré Penelope Fillon et je ne l'ai jamais vue dans les bureaux de la revue." Il précise toutefois qu'elle a signé "deux ou peut-être trois notes de lecture".

Comment se justifie le camp Fillon ?

Thierry Solère, porte-parole du candidat de la droite à la présidentielle, a confirmé que Penelope Fillon avait "bien été la collaboratrice de François Fillon" et qu'elle "a travaillé à la Revue des deux mondes", sans citer de montant de rémunération. Penelope Fillon "a toujours travaillé dans l'ombre, car ce n'est pas son style de se mettre en avant", a fait valoir Thierry Solère, en précisant qu'elle est "diplômée".

Si, à l'Assemblée, personne ne connaissait Penelope Fillon, c'est parce qu'elle travaillait "en circonscription", ajoute quant à elle Florence Portellil'une des porte-parole de François Fillon et secrétaire nationale du parti Les Républicains. "Quand vous êtes député de la Sarthe, comme l'a été François Fillon, vous avez des collaborateurs qui sont à Paris, et puis vous avez des collaborateurs parlementaires qui sont en province. Donc, si on n'a pas vu madame Fillon, c'est parce qu'elle était dans la Sarthe", avance-t-elle sur franceinfo.

Pour cette membre du camp Fillon, cette affaire vise à "déstabiliser le principal favori de la course". "Je pense que ça participe à un jeu pas très sain en ce moment de faire du 'Fillon bashing' et de discréditer la classe politique", ajoute-t-elle.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.