Affaire Penelope Fillon : auditions et perquisition, où en est l'enquête ?
Une perquisition a eu lieu au siège de "La Revue des deux mondes", dans le cadre de l'enquête préliminaire sur les soupçons d'emploi fictif visant l'épouse de François Fillon.
Après les révélations du Canard enchaîné sur Penelope Fillon, l'épouse de François Fillon, le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête préliminaire. Mercredi 25 janvier, l'hebdomadaire révélait que Penelope Fillon aurait perçu "environ 500 000 euros brut sur les caisses parlementaires" en tant qu'attachée parlementaire de son mari. Elle aurait également perçu de l'argent de La Revue des deux mondes. Où en est l'affaire ? Franceinfo fait le point.
Une enquête préliminaire ouverte
Le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête préliminaire, mercredi 25 janvier. Confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, elle porte sur des faits présumés de détournement de fonds publics, d'abus de biens sociaux et recel. Il s'agira notamment de vérifier si l'emploi de Penelope Fillon comme attachée parlementaire correspond à un travail effectif.
Deux auditions et une perquisition réalisées
Dans le cadre de l'enquête, deux témoins ont déjà été auditionnés vendredi 27 janvier. Il s'agit de Christine Kelly, auteure d'une biographie sur François Fillon, et de Michel Crépu, ancien directeur de La Revue des deux mondes. Christine Kelly, qui a rencontré Penelope Fillon en 2007, avait notamment déclaré au Canard enchaîné qu'elle n'avait "jamais entendu dire que Mme Fillon travaillait". Une perquisition a également eu lieu, dans la soirée du jeudi 26 janvier, au siège de La Revue des deux mondes, d'après des sources proches du dossier citées par l'AFP.
La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a indiqué à franceinfo avoir transmis aux enquêteurs les déclarations de patrimoine et d'intérêt effectuées par François Fillon comme député, sénateur et ministre. La HATVP a reçu une réquisition judiciaire lui enjoignant de transmettre le dossier de François Fillon.
Et ensuite ?
A la fin de son enquête préliminaire, le parquet peut classer sans suite le dossier, s'il estime les charges inexistantes ou insuffisamment étayées. Il peut a contrario délivrer une citation directe, s'il estime qu'il y a des charges suffisantes pour juger la personne soupçonnée d'un délit directement par le tribunal correctionnel. Concrètement, le mis en cause est jugé sans avoir été mis en examen.
Le parquet peut enfin décider l'ouverture d'une information judiciaire avec la saisine d'un juge d'instruction. Instruisant "à charge et à décharge", ce magistrat est saisi lorsqu'il est nécessaire de réaliser des investigations plus complexes ou pour éviter tout procès d'intention ou suspicion sur l'existence de pressions ou de manipulations politiques. Le juge d'instruction met des suspects en examen, dès lors qu'il dispose d'"indices graves et concordants" à leur encontre.
Une mise en examen de François Fillon semble toutefois peu probable "compte tenu des délais avant l'élection présidentielle du 7 mai", explique Le Monde. Et s'il était élu, François Fillon bénéficierait alors, comme tout président, d'une immunité durant son mandat qui repousserait de cinq ans l'hypothèse d'éventuelles poursuites, comme cela fut le cas pour Jacques Chirac dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris.
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