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Au meeting de François Fillon, ses soutiens veulent croire que "la raison l'emportera au dernier moment"

Le candidat de la droite et du centre a tenu dimanche 9 avril un meeting porte de Versailles à Paris, devant des militants et sympathisants gonflés à bloc. 

Article rédigé par franceinfo - Margaux Duguet
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le candidat de la droite et du centre, François Fillon, lors de son meeting à Paris, dimanche 9 avril 2017. (MUSTAFA YALCIN / AFP)

"On n'est pas tout seuls, ça va !" Une heure et demie avant le début du meeting de François Fillon, porte de Versailles à Paris, ces deux militantes, qui arrivent par le tram, se rassurent. Non, les militants et sympathisans des Républicains n'ont pas déserté et ont bien répondu à l'appel du candidat de la droite et du centre, dimanche 9 avril. Sous un soleil de plomb plutôt inhabituel pour la saison, ces électeurs de droite continuent d'arriver de toute la France pour assister au "grand rassemblement".

Selon les organisateurs, 25 000 personnes avaient fait le déplacement pour entonner des "On va gagner" et des "Fillon président". Qu'importe les affaires qui ont plombé la campagne de leur champion. Qu'importe les sondages en berne. Qu'importe les défections dans leur propre camp. Ils y croient encore. A deux semaines du premier tour, ces soutiens de François Fillon ne veulent rien lâcher. Franceinfo vous raconte ce meeting de la dernière chance, où l'ex-Premier ministre espérait enfin enclencher une dynamique. 

"C'est très important d'être là"

"Il faut qu'il sente qu'il est entouré. C'est très important d'être là", expliquent Eliane, 64 ans, et Emmanuel, 56 ans. Ces deux anciens sarkozystes, originaires de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), viennent pour la première fois à un meeting de François Fillon, comme c'est le cas de nombre de sympathisans ce jour-là. "C'est l'occasion de montrer qu'il y a une force", disent-ils. Tous balayent les affaires d'un revers de main et ressortent les mêmes arguments, répétés depuis plusieurs semaines : François Fillon est victime d'un complot, savamment entretenu par la presse. "Les affaires ne m'ont pas ébranlée du tout, les médias font tout pour tuer Fillon. C'est un coup monté", assure Mina.

Mina, militante LR, 60 ans, est venue assister au meeting de François Fillon dimanche 9 avril, à Paris. (MARGAUX DUGUET / FRANCEINFO)

Cette chef d'entreprise de 60 ans s'est sentie "obligée de venir"

J'ai senti le danger et je suis venue. Il faut tout donner aujourd'hui.

Mina, militante LR de 60 ans

à franceinfo

"Oui, cette bataille, nous allons la gagner"

A l'intérieur du Hall 3 des parcs des expositions, où se tient le meeting, les militants prennent peu à peu place. Les élus aussi. Et répètent à qui veut l'entendre que, sur le terrain, les choses bougent enfin. "C'est flagrant, on voit un changement dans la tête des gens. Ceux qui s'étaient éloignés sont en train de revenir", soutient Lionel Tardy, député LR de Haute-Savoie. 

Le député LR de Haute-Savoie, Lionel Tardy, au meeting de François Fillon à Paris, dimanche 9 avril. (MARGAUX DUGUET / FRANCEINFO)

On nous parle moins des costumes et des affaires. Les gens gardent les tracts et regardent le programme. On joue là-dessus. C'est notre force militante qui va l'emporter.

Lionel Tardy

à franceinfo

A la tribune, les orateurs tiennent peu ou prou le même discours. "Les choses bougent, les écarts se resserrent. Il ne reste plus que quinze jours avant le sprint final", crie Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France. "C'est un sprint final que nous lançons. Notre candidat a montré son aptitude pour les arrivées au finish", renchérit l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. A 16h40, François Fillon monte enfin à la tribune pour commencer son discours, qui durera plus d'une heure.

Et le candidat, qui n'a de cesse de cibler Emmanuel Macron, explique "sentir cette force qui va et qui s'accroît, qui monte en puissance et qui n'attend que de stupéfier les prétendus faiseurs d'opinion par sa détermination". "C'est maintenant que tout se joue. (...) Partout où je me rends, je vois des foules de plus en plus nombreuses", lance encore François Fillon, avant de clamer : "Oui, cette bataille, nous allons la gagner !"

"Ça va se jouer dans un mouchoir de poche"

Non loin de la tribune, Paul ne peut qu'applaudir ce discours. Pourtant, ce chef d'entreprise, ancien militant UMP, avait raccroché de la politique après la défaite de 2012. Mais, dit-il, "l'affaire m'a réveillé et m'a révolté. Je suis allé au Trocadéro, c'était crucial de soutenir Fillon, le seul à soutenir une alternance crédible". La mise en examen du candidat et le climat suscité par les affaires ? "Quelques problèmes de forme". Lui préfère se concentrer sur le sprint final : "C'est gagnable. Il y a une dynamique depuis dix jours."

Paul, chef d'entreprise et sympathisant LR, au meeting de François Fillon à Paris, dimanche 9 avril. (MARGAUX DUGUET / FRANCEINFO)

Après trois heures de meeting, les militants et sympathisants commencent à quitter la salle, dans une joyeuse cohue. La chaleur aidant, certains restent sur leur siège. N'allez pas croire qu'ils sont accablés ou découragés. Bien au contraire. "Bien sûr que c'est gagnable. Les Français vont réfléchir et ne plus croire au père Noël", soutient Philippe. Ce retraité aime citer Sénèque : "Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, mais parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles." Lui en est persuadé : "Ça ve se jouer dans un mouchoir de poche, dans les trois derniers jours. Les Français sont perdus mais au dernier moment, la raison l'emportera." En attendant, et pour la première fois, un sondage Kantar Sofres-Onepoint place Jean-Luc Mélenchon devant François Fillon, à 18% contre 17%.

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