Inflation et pouvoir d'achat : Bruno Le Maire "me fait penser à Madame Irma", ironise Fabien Roussel

Le secrétaire national du PCF relance sa demande d'indexer les salaires sur l'inflation et s'insurge contre une nouvelle augmentation du prix de l'électricité.
Article rédigé par franceinfo
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Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord, sur franceinfo, le 11 janvier 2024. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie qui affirme que certains produits alimentaires vont baisser "me fait penser à Madame Irma", ironise Fabien Roussel secrétaire national du PCF sur franceinfo jeudi 11 janvier. Il affirme avoir déposé une proposition de loi pour "que l'on rétablisse l'échelle mobile des salaires".

"Indexer les salaires sur l'inflation, c'est la moindre des choses", estime Fabien Roussel, alors que le gouvernement rejette cette mesure, par crainte d’une spirale inflationniste. "Les Français souffrent des salaires qui n'augmentent pas", insiste le député du Nord. "L’inflation cumulée en trois ans s’élève à 18%", mais "en revanche, les salaires n’ont pas évolué de la même manière", résume le député du Nord.

Au-delà de l'indexation des salaires, il réclame de mettre fin à la "trappe de pauvreté" provoquée par "les exonérations de cotisations aujourd'hui plafonnées à 1,6 fois le SMIC". Il avance le chiffre de "plus de 60% des salariés qui sont en dessous de 1,6 fois le SMIC, dont une majorité de femmes dans des métiers essentiels, et qui subissent cette trappe de pauvreté".

"Opération vérité sur les salaires"

Le député du Nord lance donc une "opération vérité sur les salaires" et demande aux salariés "d'envoyer des fiches de paie anonymisées" sur une adresse mail : salaires@pcf.fr . Il compte ensuite donner rendez-vous aux militants "le samedi 3 février à Matignon, pour remettre l'ensemble de ces pétitions et des milliers de feuilles de salaire" à Gabriel Attal. Fabien Roussel affirme avoir demandé au nouveau Premier ministre d'être reçu ce jour-là.

Par ailleurs, sur les prévisions de nouvelle hausse des prix de l'électricité, Fabien Roussel s'indigne : "C'est du vol, c'est une honte". Alors que la Commission de régulation de l'énergie propose une baisse des tarifs réglementés de vente de l'électricité, le gouvernement prévoit de réintroduire une taxe, qui doit se traduire par une hausse de 10% au 1er février.

Pour Fabien Roussel, la stratégie du gouvernement n'est pas la bonne : "Quand la France était en ruine, exsangue, au sortir de la guerre, il y avait des dirigeants comme De Gaulle ou Thorez, qui ont su faire les investissements qu'il fallait. Aujourd'hui, la France est riche, mais on a un gouvernement qui multiplie les taxes, notamment sur l'électricité".

Électricité : "diviser par trois les factures"

Il propose de "diviser par trois les factures d'électricité des collectivités, des entreprises, des services publics et des foyers. C'est possible", assure-t-il, grâce notamment aux investissements dans les énergies décarbonnées déjà présentes en France. "La France a un atout maître : le nucléaire, plus les investissements réalisés dans l'hydraulique, les barrages et l'éolien. Nous avons la capacité de produire en France toute l'électricité décarbonnée dont nous avons besoin".

Une stratégie au cœur de la campagne pour les élections européennes du PCF. Fabien Roussel sera présent sur la liste, menée par Léon Deffontaines : ils proposent de "sortir du marché européen de l'énergie, un marché 'spéculatif', de construire un service public de l'électricité avec une entreprise publique, un EPIC, et enfin, d'investir dans le nucléaire et le renouvelable pour proposer un prix de l'électricité divisé par trois".

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