Info franceinfo
Prix de l'électricité : la Commission de régulation de l'énergie va proposer au gouvernement une baisse de 0,35% sur le tarif réglementé

La commission estime que les tensions d'approvisionnement sont nettement moins importantes et que les prix de l'électricité sur les marchés de gros ont chuté. II est néanmoins probable que le gouvernement ne suive pas cette proposition de la commission et assume de relever le prix de l’électricité.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La centrale nucléaire de Golfech dans le Tarn-et-Garonne, en région Occitanie, le 16 décembre 2023. (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS)

C'est une première depuis au moins cinq ans, la Commission de régulation de l’énergie va proposer une baisse de 0,35% des tarifs réglementés de l'électricité pour les particuliers et les petites entreprises, a appris jeudi 11 janvier franceinfo auprès de la commission. Pour faire cette proposition au gouvernement, la commission se base sur plusieurs éléments. Elle note que les tarifs de l’électricité sur les marchés de gros ont beaucoup chuté, que les tensions d’approvisionnement, que l’on a connues les années précédentes, sont en train de disparaître.   

Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie et ancienne ministre chargée du Logement le disait sur franceinfo, mercredi, "Edf est désormais au rendez-vous". Le groupe a réglé en partie les problèmes de corrosion et remis en marche des réacteurs nucléaires. La production hydraulique a aussi nettement repris des couleurs en 2023. De fait, la France produit beaucoup plus d’électricité qu’avant, au point de pouvoir en exporter. Tout ça fait baisser les prix.

Cependant, le gouvernement, lui, s'est laissé la possibilité, dans le cadre de la loi de finances, d'augmenter les prix de 10% en février prochain, sans suivre les recommandations de la Commission. Il peut augmenter de 5%, de 7%, la balle est dans son camp.   

"Une décision gouvernementale"

Ce que montre la commission de régulation de l’énergie aujourd’hui, c’est que si le gouvernement choisit de rehausser les tarifs, cette progression découlera uniquement d’un alourdissement des taxes, des prélèvements fiscaux et non du prix du produit, c’est-à-dire du prix réel de l’électricité. Emmanuelle Wargon insistait d’ailleurs en disant que cette hausse serait en fait "une décision gouvernementale", une décision politique.  

Nous verrons ce que décidera l’équipe de Gabriel Attal. En décembre, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, avait expliqué que l'objectif du gouvernement était "effectivement de limiter la facture d'électricité à 10% d'augmentation" début 2024. II est probable que le gouvernement assume de relever le prix de l’électricité, car il entend rétablir les comptes publics après avoir beaucoup dépensé ces dernières années notamment avec le bouclier tarifaire sur l’énergie. N’oublions pas que Gabriel Attal a été ministre du budget, qu’il a pour objectif de rétablir les finances publiques, mais le sujet est délicat car l’inflation n’est pas terminée. Le pouvoir d’achat reste la principale préoccupation des Français..  

Les associations d’usagers vont monter au créneau car les tarifs réglementes de l’électricité concernent plus de 21 millions de ménages et plus de deux millions de petites sociétés. Malgré tous ces arguments, le gouvernement risque de relever les taxes, pour faire rentrer de l’argent dans les caisses de l'État, reste juste à voir le niveau.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.