Pouvoir d’achat : Emmanuel Macron refuse d'indexer les revenus sur les prix et exhorte les patrons à augmenter les bas salaires
Le principe est pourtant logique : face à l’inflation, il suffit d’augmenter proportionnellement les salariés pour tenir compte de la variation des prix. Comme les prix sont en train de flamber, il faudrait adapter les salaires de manière automatique. Pour le chef de l’État, il n’en est pas question, car institutionnaliser ce système reviendrait, dit-il, à créer une "boucle inflationniste".
On l'appelle aussi la "boucle prix-salaires" : une boucle infernale qui ne fait que générer de l’inflation. Plus les prix montent, plus on augmente les salaires, plus les salariés consomment… et donc plus les prix augmentent puisque cela alimente la demande. C’est un débat traditionnel qui ne se traduit pas dans les faits aujourd’hui. Les économistes le disent : nous ne sommes pas encore dans cette configuration.
Pas d'automatisme, mais des entreprises montrées du doigt
Rien n’empêche d’augmenter la rémunération des salariés, mais l’État ne doit pas intervenir avec une règle stricte, institutionnelle, imposée par la loi. C’est aux entreprises de prendre leur part de responsabilité. C’est le sens du message envoyé hier soir par le président de la République : "Dans certaines branches, les employeurs doivent mieux embaucher (…). On a beaucoup de femmes et d’hommes dont les taux horaires ne sont pas satisfaisants." Il sous-entend ainsi que la marge de manœuvre pour augmenter les salaires de manière naturelle – et non de manière administrée et automatique – se trouve du côté du secteur privé.
Avec l’inflation, "les grands groupes ont fait flamber leurs marges", a lancé Emmanuel Macron. Est-ce que les entreprises vont bouger ? Réponse le 16 octobre, date fixée à l’agenda social de cette rentrée déjà bien entamée. Le 16 octobre est la date retenue pour la grande conférence sur les bas-salaires. Syndicats et patronat n'auront d'autre choix que d'en sortir avec des réponses concrètes.
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