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Eric Zemmour condamné à 10 000 euros d'amende pour injure et provocation à la haine

L'éditorialiste était jugé pour des propos tenus lors d'une réunion baptisée "Convention de la droite", en septembre 2019.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Eric Zemmour s'exprime lors d'une réunion baptisée "Convention de la droite", le 28 septembre 2019 à Paris. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Le polémiste Eric Zemmour a été condamné à 10 000 euros d'amende, vendredi 25 septembre, pour injure et provocation à la haine après une violente diatribe sur l'islam et l'immigration en septembre 2019, lors d'un rassemblement politique à Paris. Le tribunal de Paris a condamné le chroniqueur de 62 ans pour des propos tenus le 28 septembre 2019, en ouverture d'une réunion baptisée "Convention de la droite" et organisée par des proches de l'ex-députée du Front national (devenu RN) Marion Maréchal.

"Une exhortation (…) à la discrimination"

Le tribunal a considéré "qu'en distinguant parmi les Français l'ensemble des musulmans opposés aux 'Français de souche' et en les désignant, ainsi que les immigrés musulmans vivant en France, non seulement comme des criminels auteurs des attentats de 2015 mais comme d'anciens colonisés devenus colonisateurs", les propos poursuivis "constituent une exhortation, tantôt implicite tantôt explicite, à la discrimination et à la haine à l'égard de la communauté musulmane et à sa religion".

Les opinions, même choquantes, doivent pouvoir s'exprimer, néanmoins les faits reprochés vont plus loin et outrepassent les limites de la liberté d'expression puisqu'il s'agit de propos injurieux envers une communauté et sa religion.

La présidente de la 17e chambre correctionnelle de Paris

Le tribunal a aussi souligné que le discours avait été "préparé" et les mots "choisis", rappelant qu'Eric Zemmour avait été définitivement condamné, quelques jours avant les faits, à 3 000 euros d'amende pour des propos antimusulmans, la Cour de cassation ayant rejeté son pourvoi. Dans cette affaire, il a saisi la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

"Je considère que le tribunal n'a pas fait une application juste de la loi et j'envisage de faire appel", a réagi l'avocat de l'intéressé, Olivier Pardo, assurant avoir "gagné nombre d'affaires, non devant le tribunal, mais devant la cour d'appel ou la Cour de cassation".

La chaîne LCI pas jugée dans ce dossier

Le discours avait à l'époque été largement dénoncé dans la classe politique et il avait entraîné un âpre débat dans les médias pour lesquels travaillait Eric Zemmour. En dépit de l'intense controverse, le chroniqueur avait ensuite été embauché par CNews, où il intervient dans une émission quotidienne.

L'association La Maison des potes "demande aux télévisions et radios de prendre à l'encontre d'Eric Zemmour les décisions qui s'imposent, comme elles ont su les prendre contre Dieudonné suite à ses condamnations". Cette condamnation "ne changera sans doute rien à court terme quant à sa présence sur CNews, a réagi SOS Racisme, également partie civile, dans un communiqué. Mais il sera maintenant un peu plus évident que cette chaîne fait commerce de la haine, ce à quoi les annonceurs qui y passent des publicités doivent être de plus en plus sensibilisés."

En revanche, la chaîne LCI, qui avait diffusé l'intégralité des propos en direct, ne sera finalement pas jugée dans ce dossier, le tribunal ayant déclaré nulle, le 17 septembre, la citation la concernant, pour une question de procédure.

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