Trois questions sur la "charte de transparence" sur le statut de la Première dame, Brigitte Macron
L'Elysée a publié lundi un texte précisant le rôle officielle de l'épouse du président. Franceinfo répond à trois questions sur le sujet.
L'Elysée a publié, lundi 21 août, la "charte de transparence relative au statut du conjoint du chef de l'Etat". Ce texte précise le rôle, les thèmes d'actions et les moyens attribués à la Première dame, Brigitte Macron mais ne définit toutefois pas de "statut juridique" et ne sera valable que jusqu'à la fin du quinquennat. Franceinfo répond à trois questions sur ce texte.
Que précise cette "charte de transparence" ?
Son rôle. La "charte de transparence relative au statut du conjoint du chef de l'Etat" (où l'expression de "Première dame" ne figure pas) détaille tout d'abord les fonctions de Brigitte Macron. Elle "assure la représentation de la France, au côté du président de la République, lors des sommets et réunions internationales". Elle répond en outre "aux sollicitations des Français et des personnalités françaises et étrangères qui souhaitent la rencontrer".
Elle est enfin chargée de "superviser la tenue des manifestations et réceptions officielles au sein du palais de l’Elysée" et de "soutenir, par son parrainage ou sa présence, des manifestations à caractère caritatif, culturel ou social ou qui participent au rayonnement international de la France". Seule surprise, "le président de la République pourra charger son épouse de missions particulières de réflexion et de propositions", qui seront rendues publiques sur le site de la présidence.
Ses moyens. Brigitte Macron ne bénéficie "d’aucune rémunération" en tant que Première dame et ne "dispose pas de frais de représentation" ni "d'aucun budget propre". "Pour exercer ses missions, elle peut s’appuyer sur le cabinet du président de la République", précise la charte de transparence. A ce titre, deux conseillers du président "sont spécifiquement mis à sa disposition" : "un conseiller spécial qui assure la fonction de directeur du cabinet de Brigitte Macron" et "un conseiller qui exerce la fonction de chef de cabinet".
Sa communication. Un secrétariat est également mis à sa disposition. "Les moyens financiers nécessaires à l’exercice de cette fonction figurent dans le budget de la présidence, ajoute le texte mis en ligne sur le site de l'Elysée.
Est-ce que le texte change quelque chose ?
Pas vraiment. En premier lieu, la "charte de transparence" n'a aucune valeur juridique. Il s'agit "d'un engagement, qui ne vaut que pour Brigitte Macron et pour la durée du mandat d'Emmanuel Macron, et qui ne sera pas contraignant pour ses successeurs ni leurs conjoints", a précisé à l'AFP l'entourage de l'épouse du président.
Les moyens et missions de la Première dame restent inchangés. Brigitte Macron ne bénéficiera ni d'une rémunération, ni d'un budget propre, mais c'était déjà le cas des précédentes épouses de président, note Libération. Bernadette Chirac était, comme elle, chargée de représenter la France à l'étranger et de parrainer des associations caritatives. Les anciennes Premières dames ont également disposé de collaborateurs : Bernadette Chirac en avait une vingtaine, Carla Bruni-Sarkozy huit et Valérie Trierweiler cinq, précise l'AFP.
C'est toutefois la première fois que la mission et le rôle de l'épouse du président font l'objet d'un texte officiel. Autre nouveauté : une plus grande transparence sur l'activité de la Première dame, souligne Libération. Un agenda des "actions et déplacements" de Brigitte Macron, depuis son arrivée à l'Elysée le 14 mai, doit être mis en ligne. L'épouse du chef de l'Etat "effectuera régulièrement un bilan de ses actions".
"Les coûts de fonctionnement associés au conjoint du chef de l'Etat feront l'objet d'une présentation transparente dans la comptabilité analytique de l'Elysée, soumise au contrôle de la Cour des comptes qui en rendra compte publiquement par un rapport spécifique", précise enfin le texte.
Pourquoi ne pas aller plus loin ?
La question du rôle de Brigitte Macron a suscité cet été une pétition "contre le statut de Première dame", qui a réuni 316 000 signatures en quelques semaines. Cette pétition s'insurgeait contre le fait que l'épouse du président puisse "obtenir un budget sur des fonds publics" en période de restriction des dépenses de l'Etat.
A l'Assemblée, des députés de La France insoumise s'étaient saisis du sujet, contestant que soit "entériné un rôle qui n'a pas lieu d'être". Ils avaient également déposé un amendement pour que des moyens ne puissent être donnés aux conjoints du président.
Face à la fronde, l'Elysée a donc décidé de ne pas adopter de loi ou de décret sur le statut de Brigitte Macron. Le rôle de la Première dame est simplement clarifié dans cette "charte de transparence". Avec cette solution moins clivante, la présidence a trouvé un moyen pour répondre à la promesse de campagne d'Emmanuel Macron tout en mettant fin à la polémique, estime Libération.
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