Guerre en Ukraine, impôts, retraites... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron sur TF1
Une interview d'une vingtaine de minutes et quelques annonces importantes. De la guerre en Ukraine, en passant par la fiscalité, l'inflation et la réforme des retraites, Emmanuel Macron s'est exprimé lors d'une interview accordée au "20 Heures" de TF1, lundi 15 mai. On vous résume ses principales déclarations.
Il "ouvre la porte pour former des pilotes" de chasse ukrainiens
Interrogé au lendemain d'une rencontre à Paris avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron a annoncé lundi soir avoir "ouvert la porte pour former des pilotes" de chasse ukrainiens "dès maintenant". "Et ce, avec plusieurs autres pays européens qui y sont prêts. Je crois que des discussions sont en cours avec les Américains", a déclaré le chef de l'Etat, estimant en revanche qu'évoquer une éventuelle livraison future d'avions de chasse à Kiev "serait un débat théorique". "La stratégie de la France est simple, c'est aider l'Ukraine à résister", a encore assuré le président de la République. Cette aide se matérialise également par une livraison de missiles, en s'attachant à "ne pas affaiblir la capacité de la France à se défendre elle-même."
Deux milliards d'euros de baisses d'impôts pour "les classes moyennes" d'ici 2027
Emmanuel Macron veut "concentrer" deux milliards d'euros de baisses d'impôts sur "les classes moyennes" d'ici 2027, "quand la trajectoire budgétaire le permettra dans ce quinquennat". "Dans notre trajectoire budgétaire" jusqu'en 2027, "il y a deux milliards de baisses d'impôts pour les ménages. Ces deux milliards, j'ai demandé au gouvernement de me faire des propositions pour qu'ils se concentrent sur ces classes moyennes", a-t-il déclaré.
Le chef de l'Etat n'a toutefois pas précisé les mesures envisagées. "J'ai demandé au gouvernement d'y travailler, mais je ne veux pas ici fermer des portes parce qu'il peut y avoir des choses intelligentes à faire sur une partie des charges que vous payez, des cotisations que vous payez quand vous êtes salarié", a-t-il souligné.
Il récuse toute forme de "mépris" dans le débat sur la réforme des retraites
"Le pays avance" malgré la contestation contre la réforme des retraites, a assuré Emmanuel Macron, tout en "récusant" toute forme de "mépris" à l'égard des Français. "Je le récuse [le terme 'méprisant' à propos duquel il était interrogé par le présentateur Gilles Bouleau] parce qu'on ne va pas au contact comme je le fais depuis que je suis engagé dans la vie politique quand on a du mépris pour les gens. Et je vais vous dire : quand on a du mépris, on s'en fiche. Le vrai mépris, c'est de mentir aux gens. Le vrai mépris, c'est ça", a-t-il ajouté.
"Cette réforme, je l'assume", a de nouveau assuré Emmanuel Macron, tout en défendant un texte "nécessaire pour garantir l'équilibre de nos comptes et l'avenir de nos enfants". "Comme elle est impopulaire, tout le monde s’est débiné", a-t-il enchaîné, ciblant sans les nommer les députés des Républicains (LR), qui n'ont pas affiché de front uni pour voter le texte à l'Assemblée nationale.
"Il y a eu une opposition dans la rue, mais qui s'est faite dans le calme et il y a eu des violences (...) et des gens qui ne veulent pas de solutions. Mais ce n'est pas ça la France, ça ne dit pas tout du pays et le pays avance et le pays continue à créer", a affirmé le chef de l'Etat.
Le trimestre anti-inflation sera prolongé "si nécessaire"
Emmanuel Macron a également confirmé que le trimestre anti-inflation "pourra être" prolongé "si c'est nécessaire" au-delà du 15 juin, affirmant que ce "bouclier" a "montré son efficacité". Durant cette opération, initiée le 15 mars, les supermarchés s'engagent à vendre une sélection de produits au "prix le plus bas possible", une formule qui laisse toutefois une grande liberté de manœuvre aux industriels et à la grande distribution.
Emmanuel Macron a également dit espérer que l'inflation sur les produits alimentaires sera "absorbée (...) d'ici à l'automne", avec l'objectif qu'il n'y ait "pas de marges exceptionnelles" faites par la grande distribution ou les industriels dans ce contexte.
Il soutient sa Première ministre et salue son travail
Interrogé sur l'avenir politique d'Elisabeth Borne, qui semble s'incrire en pointillé ces dernières semaines, Emmanuel Macron a loué l'action de la locataire de Matignon, sans assurer qu'elle restera en poste après l'été. "Ses gouvernements ont beaucoup fait en un an. Nous avançons pour permettre au pays d'être indépendant et plus juste. A mes côtés, Elisabeth Borne agit avec force, détermination et courage", a-t-il estimé. Le chef de l'Etat se dit "très fier" de l'avoir nommée il y a un an et retient les textes qu'elle a portés, notamment budgétaires.
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