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Fonctionnaires, "illettrées", 35 heures : quand Emmanuel Macron gaffe et rétropédale

Depuis son arrivée au gouverment il y a un an, le ministre de l'Economie a créé plusieurs fois la polémique. Francetv info revient sur ces bourdes.

Article rédigé par Kocila Makdeche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Emmanuel Macron, le 2 septembre 2015 à Paris.  (ALAIN JOCARD / AFP)

"La vie vaut mieux que des petites phrases". Le ministre de l'Economie s'est défendu, samedi 19 septembre, après ses propos sur les fonctionnaires tenus la veille. En assurant que "le statut de la fonction publique" n'était "plus adéquat", Emmanuel Macron a fait bondir le PS, qui fustigeait une énième "provocation" de la part du ministre. 

"Moi ces jeux-là ne m'intéressent pas, et donc vous ne me ferez tomber ni dans la langue de bois ni dans la provocation", a argumenté l'intéressé devant la presse, en marge des Journées du patrimoine à Bercy. Sauf que le ministre de l'Economie n'en est pas à sa première déclaration choc. Chaque fois, le scénario est le même : Emmanuel Macron jette un pavé dans la mare, éclabousse le gouvernement et se fait recadrer par les responsables de l'exécutif. Francetv info revient sur les gaffes du ministre de l'Economie.

Il égratine les fonctionnaires puis se rétracte

Invité par le groupe de réflexion de gauche En temps réel, vendredi 18 septembre, le ministre de l'Economie lance ces propos explosifs sur les fonctionnaires. Révélée par Challenges et Les Echosla petite phrase - qui n'aurait pas du être rendue publique selon Le Monde, fait l'effet d'une bombe. Les seuls soutiens que reçoit le ministre de l'Economie viennent d'Eric Woerth ou du PDG d'Airbus, Fabrice Brégier, indique RTL

"Force est de constater que le ministre de l'Economie braconne dans les idées des Républicains pour se faire une publicité à bon compte", estime pour sa part le porte-parole des Républicains, Sébastien Huyghe. Dans son communiqué, il condamne des déclarations du ministre qui "ne sont jamais suivies d'effets" et "sont toujours suivies d'un rétropédalage", fustige le député de l'opposition.

Emmanuel Macron est, en effet, revenu sur ses propos. "A aucun moment je n'ai parlé d'une réforme du statut de la fonction publique que le gouvernement envisagerait (..) le statut n'est pas remis en cause", a-t-il affirmé, quelques minutes avant un recadrage de François Hollande. A Tulle, vendredi soir, il était venu décorer un fonctionnaire de l'Ordre national. Il a loué en lui "un fonctionnaire attaché à son département de la Corrèze et, comme je le suis, attaché à son statut".

Il critique les 35 heures et se fait recadrer par Valls

Ce scénario n'est pas sans rappeler la polémique qui a éclaté quelques semaines plus tôt, autour des 35 heures. Pendant son discours de clôture de l'université d'été du Medef, à la fin du mois d'août, Emmanuel Macron lance un missile. "La gauche a cru que la France pouvait aller mieux en travaillant moins, c’était des fausses idées."

Logiquement, les députés PS crient au scandale. "Il n'y aura pas de remise en cause du temps légal de travail et des 35 heures", recadre Manuel Valls. 

Emmanuel Macron tente de clore la polémique. Dans une déclaration transmise à l'AFP, il assure qu'il ne "parlai(t) pas des 35 heures" lorsqu'il a évoqué les "fausses idées" de la gauche, affirmant que le travail est "le plus beau combat de la gauche".

 Il qualifie d'illettrées les salariées de l'abattoir Gad et s'excuse

Retour en septembre 2014. Le ministre de l'Economie, alors fraîchement nommé au gouvernement, est invité sur Europe 1. Il se lance dans une explication sur le manque de formation des salariées de l'abattoir Gad de Josselin (Morbihan), placé en liquidation judiciaire la semaine précédente. "Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées." 

Les anciens salariés de Gad s'indignent et la droite attaque le nouveau ministre. Pris à parti par l'opposition, Emmanuel Macron revient sur ses propos. "Mon premier regret, mes excuses les plus plates vont aux salariés que j'ai pu blesser, à travers ces propos et je ne m'en excuserai jamais assez."

Il veut des jeunes "qui aient envie d'être milliardaires" mais... assume

En janvier, une autre déclaration a suscité suscité l'indignation d'une partie de la gauche, après la publication d'un entretien dans Les Echos. "Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires", dit le ministre en parlant des start-up, estimant que "l’économie du Net est une économie de superstars".

Mais cette fois-ci, pas question de revenir sur ces propos. Interpellé par un auditeur d'Europe 1, Emmanuel Macron défend quelques semaines plus tard sa "petite phrase""On m'interrogeait sur la création d'entreprises, et j'ai dit qu'il était sain dans un pays qu'en effet, des jeunes aient cette ambition de devenir milliardaires, a expliqué le ministre de l'Economie. Certains ont voulu y voir un esprit étroit qui réduit tout à l'argent. C'est le procès d'intention qu'on me fait souvent."

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