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Vidéos Jets d'objets, crachats, insultes... Quand les agressions physiques visent le sommet de l'État

Article rédigé par franceinfo - Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Nicolas Sarkozy sur le port de pêche du Guilvinec (Finistère), le 6 novembre 2007.
 (ANDRE DURAND / AFP POOL)

La gifle reçue par Emmanuel Macron mardi lors d'un déplacement n'est pas un acte isolé. Certains de ses prédécesseurs à l'Elysée ou homologues à l'étranger ont fait les frais de ce genre d'incident. Retour en images.

C'est une image qui choque. En visite à Tain-l'Hermitage (Drôme) mardi 8 juin, Emmanuel Macron, friand des bains de foule, court vers les habitants pour aller à leur rencontre. Il serre des mains, les remercie chaleureusement, jusqu'à cet homme qui le gifle en criant : "Montjoie Saint-Denis, à bas la macronie !" Le service d'ordre lui saute dessus et écarte le président qui indiquera plus tard "relativiser", assurant qu'il continuerait à aller "au contact" des Français.

>> Emmanuel Macron giflé : suivez notre direct

Cette agression symbolique, celle d'une gifle infligée à un chef d'Etat, n'est pourtant pas isolée. D'ailleurs, Emmanuel Macron avait déjà reçu un œuf lors d’une visite à Montreuil alors qu’il n'était encore que ministre de l’Économie. Mais avant lui, d'autres chefs d'État ou de gouvernement ont été agressés lors de déplacements, en France et à l'étranger.

Nicolas Sarkozy agrippé en 2011

En 2011, Nicolas Sarkozy, alors en fonction, est en visite à Brax (Lot-et-Garonne). La foule l'acclame, "Nicolas ! Nicolas !". Les badauds, agglutinés à la barrière, se serrent pour espérer être au contact du président. Ce dernier serre des mains, sourit, entouré par son service d'ordre. La scène est filmée par les caméras des journalistes, quand soudain, une main sortie de nulle part agrippe le costume du président et le tire. Immédiatement, les gardes du corps plaquent au sol l'individu. Pas de commentaire de la part de Nicolas Sarkozy qui reprendra son déplacement dans le calme. L'incident est clos.

Le 6 novembre 2007 déjà, au Guilvinec (Finistère), un marin pêcheur avait insulté Nicolas Sarkozy, qui ripostait : "C'est toi qui as dit ça ? Eh ben descends un peu le dire, descends un peu !"

Lionel Jospin aspergé de ketchup

Nous sommes le 17 avril 2002. Lionel Jospin, alors Premier ministre, est candidat à l'élection présidentielle. C'est son dernier meeting de campagne, au Parc des expositions de Rennes (Ille-et-Vilaine). Lionel Jospin va au contact de la foule au son du titre Ensemble de Jean-Jacques Goldman. Près de 7 000 personnes sont venues pour assister au meeting. Le candidat s'apprête à remonter l'allée pour atteindre la scène quand soudain, sur les écrans géants, on aperçoit le visage du candidat socialiste maculé de ketchup. Deux adolescents, qui avaient réussi à s'approcher parce qu'ils portaient des tees-shirts blancs du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) distribués à l'entrée, viennent de l'asperger, comme le raconte le récit du Parisien de l'époque. Après leur interpellation, les deux jeunes avaient été remis en liberté.

Le Premier ministre Lionel Jospin, candidat à l'élection présidentielle, aspergé de ketchup, le 17 avril 2002, lors de son arrivée au Parc des expositions de Rennes (Ille-et-Vilaine). (VALERY HACHE / AFP)

Jacques Chirac essuie des crachats

Le 4 mars 2002, Jacques Chirac est en campagne. Au programme du jour : déplacement à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Le président de la République, alors candidat pour sa réélection, est plongé en pleine affaire sur les marchés publics d'Île-de-France. Le président-candidat est alors la cible de crachats dans la foule, des jeunes criant "Chirac voleur" dans les rues de la ville.

George W. Bush et l'attaque à la chaussure

Les images avaient fait le tour du monde. En pleine conférence de presse avec le Premier ministre irakien, le 14 décembre 2008, le journaliste irakien Mountazer al-Zaïdi avait enlevé ses chaussures et les avait lancées à la figure George Bush. ''Voilà ton baiser d'adieu, espèce de chien !'', avait crié en arabe le journaliste à l'adresse du président américain qui avait évité de justesse la paire, affichant un sourire narquois. Le journaliste avait écopé d'un an de prison. Pour la petite histoire, un chausseur turc, qui affirmait à l'époque être le fabricant des chaussures de Mountazer al-Zaïdi, avait enregistré une explosion des ventes du modèle.

Silvio Berlusconi blessé par une statuette

Sivio Berlusconi courbé en deux, appuyant un mouchoir sur la bouche et rapidement emmené à sa voiture par ses gardes du corps. Les images ont été diffusées en boucle sur les télévisions. Le 13 décembre 2009, à la fin d'un meeting politique à Milan, le chef du gouvernement italien reçoit en plein visage une réplique miniature de la cathédrale de Milan lancée par un déséquilibré. Âgé de 73 ans à l'époque, il avait eu une fracture du nez, une blessure à la lèvre supérieure et deux dents cassées. Après cette agression, Silvio Berlusconi avait gagné trois points de popularité dans les sondages.

Jets d'œufs sur Justin Trudeau

Au Canada, Justin Trudeau a évité de justesse des œufs lors d'une marche pour le climat à Montréal, en septembre 2019. Sur les images, le Premier ministre salue la foule en souriant. "Merci d'être là", lance-t-il aux manifestants, entouré par son service d'ordre, lorsque un œuf est lancé vers sa direction. Le suspect est rapidement interpellé et plaqué au sol.

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