Audition d'Alexandre Benalla au Sénat : "Les zones de contradiction se sont élargies"
Après l'audition d'Alexandre Benalla au Sénat mercredi, le co-rapporteur de la commission d'enquête, Jean-Pierre Sueur, pointe sur franceinfo des "contradictions fortes", en citant l'exemple du permis de port d'arme accordé à l'ancien collaborateur de l'Elysée.
"Les zones de contradiction se sont plutôt élargies. Et plus nous avançons dans cette affaire, plus les choses bougent. C'est pourquoi une commission d'enquête comme celle-là est très utile", a déclaré mercredi 20 septembre dans la soirée sur franceinfo Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste du Loiret et co-rapporteur de la commission d'enquête du Sénat sur l’affaire Benalla, après l'audition de l'ancien collaborateur de l'Elysée.
Contradictions fortes
Sur la forme, l'audition "s'est très bien passée", dans un climat "calme", "serein", estime Jean-Pierre Sueur. "Nous sommes vigilants. Nous ne sommes pas complaisants. Nous faisons notre boulot", assure-t-il. Le co-rapporteur de la commission d'enquête pointe des "contradictions fortes", en citant l'exemple du permis de port d'arme d'Alexandre Benalla. "Le secrétaire général de l'Elysée, le directeur de cabinet, le chef de cabinet, ont dit que M. Benalla n'exerçait aucune mission de police ou de sécurité", rappelle Jean-Pierre Sueur, mais "tous les éléments dont nous disposons montrent qu'il joue un rôle actif en matière de sécurité".
Il cite aussi l'audition de l'ancien chef de cabinet du préfet de police, "totalement contradictoire par rapport au port d'arme". "Tout cela est très incohérent", estime Jean-Pierre Sueur, qui prévient que les sénateurs vont poursuivre leur "travail qui consiste à chercher la vérité. Si nous ne trouvons pas, dans notre rapport nous dirons les incohérences".
"On voit qu'il coordonne tout"
"Très franchement, plus les choses avancent, plus on voit qu'il coordonne tout, que c'est l'homme de confiance du président, qu'il a un pouvoir très important dans un grand nombre de domaines", souligne-t-il, considérant que "tout le discours" présentant Alexandre Benalla comme un "organisateur de voyages" s'écroulait avec ces auditions. Jean-Pierre Sueur répond à ceux qui accusent les sénateurs de sortir de leur rôle : "Le pouvoir exécutif nous dit le midi, le matin et le soir 'n'empiétez pas, respectez le pouvoir de la justice'. Je leur réponds : 'ce serait quand même pas mal que vous respectiez l'indépendance du pouvoir législatif'. Nous faisons notre travail en toute indépendance. Nous le faisons avec beaucoup de sérénité."
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