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Affaire Benalla : "Mon client sert de fusible à ceux qui veulent viser la présidence"

Maître Laurent-Franck Lienard, l'un des avocats d'Alexandre Benalla, s'est exprimé sur franceinfo mardi après-midi. Il affirme que son client "fait l'objet d'une manœuvre politique".

Article rédigé par franceinfo - Édité par Noémie Bonnin
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Publié
Temps de lecture : 3 min
Laurent-Franck Liénard, l'un des avocats d'Alexandre Benalla, ici le 19 février 2018 à Aix-en-Provence.  (MERCIER SERGE / MAXPPP)

Alexandre Benalla "a été sanctionné, pourquoi est-ce qu'aujourd'hui on fait une commission d'enquête ? On va chercher les responsabilités de quoi ? Mon client sert de fusible à ceux qui veulent viser la présidence. Manifestement, il fait l'objet d'une manœuvre politique dont il a du mal à comprendre les ressorts", a témoigné sur franceinfo mardi 24 juillet maître Laurent-Franck Lienard, l'un des avocats d'Alexandre Benalla.

Un séjour en Bretagne pendant sa suspension

"C'est extrêmement clair, il était en Bretagne, il a l'ensemble de ses tickets de carte bleue qui le démontrent, entre le 4 et le 19 mai", a également déclaré l'avocat. Ces propos font suite aux déclarations, lundi, d'Alain Gibelin, directeur de la DOPC qui affirmait - avant de revenir sur ses propos mardi - que le proche d'Emmanuel Macron était présent lors de réunions entre le 4 et 19 mai, dates de la suspension temporaire d'Alexandre Benalla.

Un "texto d'un chef de l'État-major" qui invite Alexandre Benalla le 1er-Mai

À la question de savoir si Alexandre Benalla était bien invité à participer à la manifestation du 1er-Mai, Laurent-Franck Lienard répond : "Évidemment qu'il était invité en tant qu'observateur, il a même apporté les éléments qui le démontrent. L'ambiguïté par les gens qui ont été entendus lundi [Michel Delpuech préfet de police de Paris et Alain Gibelon, directeur de la DOPC, tous deux entendus lundi par la commission des lois de l'Assemblée nationale] viendrait du fait qu'il ait été invité par un haut-fonctionnaire de la police mais sans l'aval de la direction de l'ordre public et de la circulation de la préfecture de police."

"C'est assez étonnant qu'on invite monsieur sécurité de l'Élysée, sans en informer le directeur de la DOPC", poursuit l'avocat qui ajoute : "Ce seront des questions de fond qui seront débattues devant le juge d'instruction. Nous, en tout cas, nous avons un texto d'un chef de l'État-major qui invite monsieur Benalla à participer à ces opérations de maintien de l'ordre."

Un "geste vigoureux" reconnu à l'égard des manifestants

Concernant la mise en examen pour, entre autres, violences en réunion, Laurent-Franck Lienard explique : "La réunion elle n'existe évidemment pas. Les violences, il ne nie pas avoir eu un geste vigoureux à l'égard de deux manifestants : une femme qu'il a conduit jusqu'à l'endroit où sont interpellés les gens et un homme qui refusait obstinément de répondre aux injonctions policières et qui était dans une situation même dangereuse pour lui puisqu'il y avait des jets de projectiles et qu'il n'était pas casqué."

[Alexandre Benalla] a senti, mais c'est son interprétation personnelle, que les CRS ne savaient pas gérer cet individu. Il a pensé qu'il savait mieux que les autres, c'est certainement là son erreur.

maître Laurent-Franck Lienard

à franceinfo

"Il a donc prêté main forte et son action a été vigoureuse. Elle n'a pas été violente car il n'y a pas de coup porté et il n'y a pas de blessure infligée. Il n'y a pas de volonté de porter atteinte à l'intégrité physique de quelqu'un. Il n'était pas dans son rôle d'observateur. Il a peut-être la fougue de la jeunesse mais il préfère intervenir que de laisser des catastrophes arriver. [...] Ça a duré quelques secondes, ça n'a porté préjudice à personne et ça fait aujourd'hui un scandale d'État. Nous sommes un peu estomaqués par l'ampleur que ça prend", déplore l'avocat.

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