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A l'Assemblée nationale, les débats sur la révision constitutionnelle très perturbés par l'affaire Benalla

Plusieurs élus de l'opposition demandent au ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, et à Edouard Philippe de se présenter à l'Assemblée nationale, afin d'apporter des explications sur les dernières révélations concernant le chargé de mission de l'Elysée. 

Article rédigé par franceinfo
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L'Assemblée nationale, à Paris, le 10 juillet 2018.  (CHAMUSSY / SIPA)

La tension est à son comble au Palais-Bourbon, vendredi 20 juillet, deux jours après les révélations du Monde sur les violences commises par Alexandre Benalla, chargé de mission à l'Elysée, lors des manifestations du 1er-Mai.

Comme le rapporte LCP, les travaux sur la révision constitutionnelle à l'Assemblée nationale, déjà fortement perturbés jeudi en raison de cette affaire, sont désormais mis sur pause vendredi midi.

Plusieurs élus ont vivement réagi aux dernières révélations concernant le collaborateur de l'Elysée, notamment la suspension de trois policiers appartenant à la préfecture de police de Paris, pour avoir transmis au chargé de mission des images de caméras de vidéosurveillance montrant ses gestes violents. 

Ces députés de l'opposition réclament des explications à l'exécutif, en particulier à Gérard Collomb et au Premier ministre, Edouard Philippe, avant d'accepter de reprendre leurs débats sur la réforme des institutions. 

"L'Assemblée nationale doit s'arrêter immédiatement"

"Nous sommes dans une situation d'une gravité extrême", a ainsi lancé le député Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée nationale, vendredi midi. "Le président de la République, aujourd'hui au mépris des fonctionnaires de police, au mépris des militaires de la gendarmerie nationale, s'entoure d'une équipe de barbouzes", a-t-il condamné. "Et à ce moment-là, vous voulez qu'on continue à débattre sereinement de nos institutions ? L'Assemblée nationale doit s'arrêter immédiatement !" 

Le Premier ministre doit venir s'expliquer devant la représentation nationale ! Jamais on ne reprendra les travaux dans d'autres conditions, ce n'est pas possible.

Christian Jacob, président du groupe LR

à l'Assemblée nationale

"Nous ne reprendrons pas les travaux", a abondé le député de La France insoumise Alexis Corbière. "Qu'au plus vite le ministre de l'Intérieur vienne. (...) Il y a une suite de mensonges", a-t-il déclaré, comme le rapporte Le Monde. "Par respect pour le Parlement, que le ministre vienne nous voir", a poursuivi le député communiste de Seine-Maritime Sébastien Jumel, précise le quotidien. 

"Comment peut-on continuer en pleine confusion à discuter à l'Assemblée d'une réforme constitutionnelle où l'on parle de séparation des pouvoirs ?" a renchéri de son côté Éric Coquerel sur franceinfo. 

Une "prise en otages des travaux du Parlement"

Interpellée, la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a tenu à défendre Gérard Collomb. Elle a condamné "clairement" les propos des élus "mettant en cause la bonne foi d'un ministre de la République", ainsi que "les insinuations pas acceptables". "Ici nous ne sommes pas dans l'ordre de la rumeur, mais dans celui de la vérité", a-t-elle lancé. 

"Ce sont les différentes enquêtes (...) qui permettront de faire la lumière sur l'ensemble de ces faits", a défendu Nicole Belloubet. La ministre de la Justice a annoncé que Gérard Collomb se présenterait à l'Assemblée nationale, devant la commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les circonstances de la présence – et des actes – d'Alexandre Benalla le 1er mai. Elle a en parallèle condamné la "prise en otages des travaux du Parlement", face au blocage en cours au Palais-Bourbon. 

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