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Taubira comparée à un singe : pourquoi l'ex-candidate FN a été condamnée aussi sévèrement

"Libération" publie les attendus du tribunal de Cayenne, qui a condamné Anne-Sophie Leclère à neuf mois de prison ferme.

Article rédigé par franceinfo
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Anne-Sophie Leclère pose devant une affiche Front national à son domicile dans les Ardennes, le 16 juillet 2014. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

C'est une décision de justice qui a été largement commentée. Après avoir comparé Christiane Taubira à un singe, Anne-Sophie Leclère, ex-candidate FN aux municipales, a été condamnée à neuf mois de prison ferme par le tribunal de grande instance de Cayenne (Guyane), mardi 15 juillet. Le Front national, qui a critiqué ce jugement, a également été condamné à 30 000 euros d'amende.

Libération publie les attendus du tribunal de Cayenne, jeudi 17 juillet. Le journal expose donc les raisons de la condamnation d'Anne-Sophie Leclère. Le tribunal évoque "l'outrage à l’égard des personnes de race noire", ainsi qu'"une atteinte frontale à la dignité de l’homme", justifiant donc "une sanction qui ne se limite pas à la punition financière".

"Le Front National a participé au délit"

Par ailleurs, le tribunal pointe la responsabilité du Front national. Il rappelle que le parti "n'a pas entendu contester ni sur le fond, ni sur la forme, ne daignant pas comparaître ni même envoyer des conclusions".

Selon le texte publié dans Libération, si le FN n'est pas directement "auteur matériel de l'infraction", "il y a participé par instigation et fourniture de moyens", via "la fourniture d’une investiture, d’un programme, d’affiches reproduites sur le site incriminé". Le tribunal admet aussi que si Anne-Sophie Leclère n’avait pas "été candidate du Front national aux élections municipales de Rethel", l'infraction n'aurait pas eu "un retentissement sans commune mesure".

Dans son jugement, le TGI de Cayenne estime que le Front national ne s'est pas assuré des "opinions républicaines" de sa candidate et n'a pas mis en œuvre une "formation minimale destinée à éviter de tels dérapages". "Le Front national a participé au délit commis par Madame Leclère", conclut l'attendu le tribunal. Enfin, Jean-Marie Le Pen, fondateur du parti et président d'honneur, est cité. Le tribunal rappelle qu'il "a tenu de nombreux propos racistes pour lesquels il a été condamné".

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