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Le meeting des Amis de Nicolas Sarkozy a-t-il été payé par les contribuables ?

Selon Mediapart, le dernier grand raout de l'association sarkozyste, à Arcachon en septembre, a bénéficié du travail d'employés municipaux et des largesses du maire UMP.

Article rédigé par franceinfo
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Yves Foulon, maire UMP d'Arcachon, aux côtés de Luc Chatel, Nadine Morano, Alain Juppé et Jean-François Copé, tous membres des "Amis de Nicolas Sarkozy", le 2 septembre 2013 à Arcachon (Gironde). (  MAXPPP)

Deux mille fidèles réunis sous le soleil d'Arcachon pour célébrer, avec le sourire, leur champion. Les 1er et 2 septembre dernier, c'est toute la famille des Amis de Nicolas Sarkozy qui affichait un grand sourire général dans un meeting sans bavure. Mais Mediapart remet en cause le financement de cette réunion publique, vendredi 31 janvier. Le site d'information affirme que des employés municipaux ont été réquisitionnés pour l'événement, et qu'une grande salle municipale a été gratuitement prêtée à l'association sarkozyste par Yves Foulon, maire UMP de la ville et ami proche de l'ancien chef de l'Etat.

La première mise en cause concerne une douzaine d'employés de la mairie d'Arcachon. En s'appuyant sur le témoignage d'un employé communal présent sur place ce jour-là, il apparaît qu'ils ont "participé au montage des tentes et à la mise en place électrique de la manifestation, à la demande de la mairie". Certains de ces salariés municipaux auraient tiqué, en vain. "Ils n’ont pas eu le choix, certains ont râlé le lendemain en privé, en disant 'ce n’est pas à nous de faire le job, il y a des bénévoles pour ça'. Cela pose problème, à gauche comme à droite, on ne doit pas utiliser un personnel municipal à des fins politiques."

Question de sécurité

Le maire Yves Foulon, qui n'a pas répondu à Mediapart, avait nié une réquisition d'employés communaux lors d'un conseil municipal en septembre. Mais Brice Hortefeux, président des Amis de Nicolas Sarkozy, reconnaît leur participation dans un courrier de réponse à Mediapart, dans lequel il la justifie car le personnel de mairie était "seul habilité à le faire, en application des règles de sécurité régissant ces équipements".

Une argumentation reprise par le député-maire, joint par le journal Sud Ouest. D'après lui, les employés ont travaillé "en amont et aval sur le site, mais jamais pendant l'événement lui-même". Il précise qu'il en est de même "pour un mariage", par exemple. "Seul des agents de la ville montent les tentes. C'est traditionnel, les choses se déroulent toujours de cette façon. Après, aucun agent de la ville n'a travaillé pendant la manifestation elle-même. Il n'y avait alors que des bénévoles."

Une salle gratuitement mise à disposition

Les élus d'opposition d'Arcachon sont également étonnés par la mise à disposition gratuite de la grande salle municipale du Tir au Vol. Une convention a bien été signée pour entériner cette location gracieuse. Une ligne stipule d'ailleurs que "la présente mise à disposition est réalisée à titre gratuit, comme pour toute formation politique". Or, selon Mediapart, cette mention n'est jamais apparue dans les précédentes conventions de location de la salle.

"La ville a mis gratuitement, comme nous le faisons toujours pour des manifestations à caractère politique, à la disposition de l'association des Amis de Nicolas Sarkozy le site et des tentes. Ces dernières ont été montées et ensuite démontées par le personnel municipal parce qu'il est, pour des raisons de sécurité, le seul habilité à le faire", justifie encore le maire d'Arcachon.

Chambre d'hôtel à 795 euros la nuit

Le non-respect des clauses de la convention est également pointé du doigt. Il y est interdit de s'adonner à toute activité commerciale. Or, des tee-shirts et des objets dérivés estampillés "Sarkozy" ont été vendus dans des tentes installées devant le bâtiment. Par ailleurs, 2 000 personnes assistaient au meeting, ce qui dépasse largement la capacité d'accueil de la salle, limitée à 475 personnes debout, toujours selon la convention.

Enfin, les frais d'hôtel, à 795 euros la chambre, et les frais de bouche, dans un restaurant en bordure du bassin, posent également question quant à l'origine de leur financement.  "Si tous les Arcachonnais avaient droit au même traitement, ce serait formidable", ironise à ce propos Anny Bey, candidate divers droite à la mairie d'Arcachon, qui "se réserve le droit, après les élections municipales, d'agir, en tant que citoyenne". Le socialiste Maurice Granet, pour qui "tout cela est scandaleux et inacceptable", compte, lui, sur le contrôle de la légalité et la Chambre régionale des comptes pour vérifier que le meeting a été organisé dans les règles.

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