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Affaire Gaël Perdriau : qu'y a-t-il dans l'enquête de Mediapart qui mettait si mal à l'aise le maire de Saint-Etienne ?

Déjà englué dans une affaire de chantage présumé à la vidéo intime, l'édile stéphanois avait obtenu le 18 novembre par une décision de justice inédite l'interdiction de publication d'une enquête de Mediapart le concernant.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le maire de Saint-Etienne (Loire), Gaël Perdriau, le 21 juillet 2021.  (VERO MARTIN / HANS LUCAS / AFP)

Il espérait que cet article ne sorte pas, mais la justice autorise finalement Mediapart à publier son enquête sur le maire de Saint Etienne, après un bras de fer d'une dizaine de jours. Déjà englué dans un scandale de chantage à la vidéo intime, Gaël Perdriau avait obtenu le blocage de cette enquête, dénonçant une "atteinte à sa vie privée". Sans attendre, mercredi 30 novembre la rédaction a immédiatement publié l'article en question.

>> Révélations, "censure" et vie privée... On vous raconte le bras de fer judiciaire entre Mediapart et le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau

Et reste donc cette question : qu'y a-t-il dans cette enquête qui mettait si mal à l'aise l'édile stéphanois ? La réponse est simple : un enregistrement et des accusations particulièrement claires. Dans cet article réservé à ses abonnés, Mediapart accuse ainsi qu'en 2017, le maire de Saint-Étienne a lancé "une rumeur criminelle" contre le président de région Laurent Wauquiez, "dont Gaël Perdriau reconnaît aujourd'hui qu'il s'agit d'une pure calomnie", affirme Mediapart.  

Selon l'article de Mediapart mis en ligne après la décision judiciaire, "Gaël Perdriau accuse à tort le président de la région Laurent Wauquiez, membre du même parti que lui mais qu'il voue aux gémonies, de la pire des choses : être un pédocriminel". L'enquête de Mediapart se fonde sur un enregistrement audio fait dans le bureau du maire, il y a cinq ans, en novembre 2017. Il s'agit d'une discussion dans son bureau avec son ex-premier adjoint Gilles Artigues.et son directeur de cabinet.


On peut y entendre Gaël Perdriau (ex-LR) accuser Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, un politique de son camp qu'il semble voir comme un rival, d'être un "pédocriminel".  Lundi 28 novembre, lors d'une conférence de presse, le maire de Saint-Etienne avait en effet  indiqué : "J'ai tenu des propos grossiers, sans fondements aucun, qui sont tenus dans un cadre privé restreint de mon bureau, dans un moment d'extrême tension avec mon premier adjoint". 

Le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes a peu après annoncé son intention de porter plainte pour diffamation contre Gaël Perdriau. "Même si l'intéressé a été conduit à reconnaître son mensonge abject, je saisis l'autorité judiciaire et porte plainte pour diffamation contre M. Perdriau", a-t-il écrit sur Twitter.



Tout cela dans le contexte de l'affaire de "chantage à la sextape" - déjà révélée par Mediapart - qui éclabousse depuis des semaines le maire de Saint-Etienne ; Gaël Perdriau est soupçonné d'avoir fait "chanter" pendant des années son premier adjoint Gilles Artigues, après que ce dernier, marié, père de famille, connu pour son engagement catholique, a été filmé à son insu se faisant masser par un homme dans une chambre d'hôtel. Une enquête judiciaire pour chantage est ouverte : Gaël Perdriau dément toute implication. Exclu de son parti Les Républicains, il assure que même s'il était mis en examen, il ne démissionnerait pas de son poste de maire

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