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3% de déficit ? Intenable pour Cambadélis

Compte tenu du risque de déflation, le premier secrétaire du PS juge qu'il est "inévitable" de revenir sur l'objectif de ramener le déficit public sous les 3% du PIB en 2015, comme le veut Bruxelles.
Article rédigé par Agathe Ranc
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Le premier secrétaire du PS estime qu'il est inévitable de revenir sur le critère des 3% © MAXPPP)

Il est "inévitable ", pour le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis, d'abandonner l'objectif de faire revenir le déficit public de la France à 3% du PIB en 2015. "Ces seuils ont été fixés avant la crise, explique-t-il dans un entretien aux journal Les Echos. Et aujourd'hui, il y a une nouvelle situation. On est dans une possible déflation. Il faut en tenir compte ."

Enumérant "le fléchissement des prix ce mois-ci en France, leur niveau historiquement bas en Europe, une croissance anémique, une demande faible, un euro fort ", il juge que "nous sommes en situation de pré-déflation, si ce n'est de déflation ", et appelle "à un débat public national sur ce sujet ".

Jean-Christophe Cambadélis s'était déjà montré critique, pendant la campagne des élections européennes, sur les critères de Maastricht, dont fait partie la barre des 3%. il estime aujourd'hui que pour abandonner ce critère, "il ne faut pas demander la permission" au gouvernement allemand ", mais "provoquer le débat ".

L'Allemagne a des mesures à prendre

"Beaucoup de pays font des efforts, estime le numéro un du PS. Mais la spirale de l'austérité qui les a conduits à la récession produit de nouveaux effets, ceux de la déflation. Nos amis allemands devraient se rendre compte que leur investissement est plus que léger, et que leur croissance est particulièrement faible."  Ainsi, selon lui, les Allemands "ont des mesures à prendre, comme nous, pour relancer la zone euro. "

Angela Merkel avait récemment opposé une fin de non recevoir à la demande de François Hollande, qui souhaitait que l'Allemagne apporte un "soutien plus ferme " à la croissance européenne. Et le président de la banque centrale allemande, Jens Weidmann, a rappelé la France a l'ordre ce mercredi, lui demandant d'être "un exemple en matière budgétaire ", et de cesser ses appels à l'Allemagne afin que celle-ci soutienne sa croissance.

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