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L'Allemagne n'a pas l'intention de faire un geste pour la croissance

François Hollande avait déclaré en début de semaine qu'il attendait de l'Allemagne "un soutien plus ferme à la croissance". Le gouvernement d'Angela Merkel précise aujourd'hui qu'il n'a pas l'intention de faire plus qu'il ne fait déjà.
Article rédigé par Agathe Ranc
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (François Hollande et Angela Merkel lors d'une visite à Stralsund, en Allemagne, en mai © MAXPPP / EPA)

Le gouvernement allemand n'a pas l'intention d'écouter les recommandations de François Hollande, qui souhaitait que Berlin apporte "un soutien plus ferme à la croissance " de la zone euro.

"L'Allemagne est déjà le moteur le plus important de croissance dans la zone euro, a rappelé Christiane Wirtz, porte-parole du gouvernement allemand, lors d'une conférence de presse régulière ce mercredi. Et pour répondre à ces déclarations très générales de Paris, nous ne voyons aucun besoin d'apporter le moindre changement à notre politique économique ."

François Hollande avait estimé lundi, dans un discours en Belgique et dans les colonnes du Monde , que l'Allemagne pouvait faire plus pour stimuler la croissance chez elle et donc chez ses partenaires européens, jugeant que "ses excédents commerciaux et sa situation financière lui [permettaient] d'investir davantage ".

Le manace de la déflation pour convaincre

La presse allemande n'a pas été plus réceptive à la leçon française. Le journal de centre-gauche Süddeutsche Zeitung estime que François Hollande veut masquer par cet appel le manque de réformes en France et "attend le salut de l'extérieur " tandis que Die Welt , un quotidien conservateur, évoque un aveu d'échec de la part du président français dont "le seul espoir" est "qu'Angela Merkel le sorte de là ".

François Hollande et son Premier ministre Manuel Valls ont commencé à préparer l'opinion et les partenaires européens à une rentrée difficile sur le plan économique et à de mauvaises nouvelles sur les déficits, qui devraient être supérieurs à 3% du PIB en 2015. Avec la menace de la déflation, évoquée par Manuel Valls vendredi dernier, le couple exécutif espère convaincre l'Allemagne de l'aider à surmonter ce passage difficile, alors que la France a déjà obtenu un délai de deux ans pour ramener ses déficits sous les 3%.

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