Hollande veut de l'Allemagne "un soutien plus ferme à la croissance"
En marge de la cérémonie de commémoration franco-allemande au Hartmannswillerkopf ce dimanche, François Hollande s'est laissé aller à quelques confidences sur la relation entre les deux pays. Des confidences recueillies par le journal Le Monde . À travers ces propos, le chef de l'État fait clairement comprendre que Berlin pourrait s'impliquer davantage dans les affaires économiques de l'Union européenne, notamment en investissant plus, pour éviter toute nouvelle grave crise.
François Hollande, par exemple, sous-entend que les efforts déployés par les pays membres en matière de réformes doivent s'accompagner de responsabilités de la part de l'Allemagne : "Nous ne sollicitons pas de l'Allemagne une quelconque indulgence, mais nous lui demandons un soutien plus ferme à la croissance. Ses excédents commerciaux et sa situation financière lui permettent d'investir davantage. C'est le meilleur service que l'Allemagne peut rendre à la France et à l'Europe ". Le chef de l'État lâche aussi le mot tant craint, celui de "déflation ", pour peser sur la position de Berlin : "Beaucoup va dépendre du niveau de l'euro qui a baissé ces derniers jours mais encore trop peu. La Bundesbank est consciente du problème, comme le montre son souhait de voir les salaires augmenter en Allemagne de 3 %. Quant à la Banque centrale européenne, elle doit prendre toutes les mesures nécessaires pour injecter des liquidités dans l'économie. Je sais qu'elle y réfléchit ".
Hollande veut "un partage de la responsabilité"
Parallèlement à cette prise de responsabilités économique, François Hollande insiste sur un autre point, souvent évoqué ces derniers mois : la place de l'Allemagne dans le monde. En cette période de commémoration des 100 ans du déclenchement de la Première Guerre mondiale, il le dit : "La France a toutes les raisons de souhaiter une Allemagne plus présente sur la scène mondiale. Nous n'avons pas vocation à agir seuls. Je suis favorable à un partage de la responsabilité, sur le plan politique, militaire et budgétaire ".
Sur ce dernier point, souligne Le Monde , François Hollande sait compter sur le soutien de son homologue allemand Joachim Gauck, présent à ses côtés lors de l'hommage au Hartmannswillerkopf dimanche. Mais la chancelière Angela Merkel, qui concentre les pouvoirs décisionnaires, est beaucoup plus réservée. Toujours est-il qu'entendre clairement la France réclamer que l'Allemagne s'engage plus politiquement et militairement dans le monde est un signe fort.
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