Refus de la démission du cardinal Barbarin par le pape : le président de la Conférence des évêques de France fait part de son "étonnement"
Monseigneur Georges Pontier s'est étonné mercredi sur franceinfo du refus de la démission du cardinal Barbarin par le pape. Pour autant, le primat des Gaules fait encore "partie de l'Eglise de France", selon lui.
Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France (CEF) a fait part, mercredi 20 mars sur franceinfo, de son "étonnement" après la décision du pape de ne pas accepter la démission du cardinal Barbarin, condamné à 6 mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs.
C'est de l'étonnement et en même temps je ne veux pas m'arrêter à ce fait-là. Je veux continuer à dire notre volonté de poursuivre cette action contre cette pédocriminalité terrible et contre ce visage inacceptable de notre Eglise quand elle commet des choses comme ça
Mgr Georges Pontierà franceinfo
Une décision surprenante
"Je m'attendais plutôt soit à une acceptation totale soit un refus d'accepter total, mais pas une solution entre les deux où le cardinal Barbarin a été remis vers lui-même pour prendre cette décision de se mettre en retrait du diocèse pour le bien de ce diocèse qui depuis trois ans souffre dans toutes ses composantes, y compris les victimes elles-mêmes", a-t-il poursuivi.
Le fondateur de la Parole libérée, François Devaux, a évoqué mercredi matin sur franceinfo un acte de trahison de la part du pape : "Le mot trahison est un petit fort", estime Mgr Pontier. "On est entre deux conflits, celui de la procédure de la justice et celui de la procédure canonique. Le pape a choisi d'attendre la fin de l'appel qu'ont fait les avocats du cardinal Barbarin", a-t-il expliqué.
La mise en retrait du cardinal
Selon Mgr Georges Pontier, le cardinal Barbarin fait encore "partie de l'Eglise de France". Il estime qu'il est "dans une situation inconfortable qui n'est pas codifiée (...) On est dans une situation un peu floue. Se mettre en retrait n'est pas canoniquement un statut", a-t-il expliqué.
Mgr Georges Pontier a pu parler au cardinal après la décision du pape François : "Il est plein d'humilité et il cherche le bien du diocèse. Je peux vous l'assurer. Lui-même a souffert, le diocèse a souffert, les victimes ont souffert pendant ces trois ans et lui dit : 'c'est assez ! Je me retire. Je me mets en retrait'. Il ne peut pas aller plus loin que ce qu'il a fait", estime le président de la Conférence des évêques de France.
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