Eglise catholique : trois questions sur le synode en cours au Vatican

Le synode s'est ouvert mercredi 4 octobre à Rome. Pendant quatre semaines, cette assemblée doit débattre de grands sujets touchant l'Eglise catholique.
Article rédigé par Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des cardinaux à l'ouverture du 16e synode, le 4 octobre 2023. (ANDREAS SOLARO / AFP)

Le pape François l'a convoqué, préparé pendant deux ans et finalement ouvert mercredi 4 octobre à Rome. Le 6e synode des évêques est lancé. Cette grande assemblée doit débattre de sujets particulièrement sensibles au sein de l'Eglise catholique comme la lutte contre la pédocriminalité, le célibat des prêtres ou l'accueil des personnes LGBT.

1 Qu'est-ce qu'un synode ?

Un synode est une assemblée constituée majoritairement d'évêques mais aussi, parfois, de laïcs qui doivent débattre de grandes questions liées à l'Eglise catholique. Ces réunions existent depuis les premiers temps du christianisme, où il s'agissait d'assemblées de fidèles. En 1965, après le concile Vatican II, le pape Paul VI remet la pratique au goût du jour et en fait une "institution permanente". Le synode qui s'ouvre aujourd'hui est le 16e depuis les années 1960.

Le pape François en a déjà réuni plusieurs. En 2014 et 2015, les synodes sur la famille avait notamment abordé la question de la place des personnes divorcées au sein de l'Eglise, et les évêques ont finalement décidé de leur permettre de communier, dans certains cas. En 2018, un synode était consacré spécifiquement aux jeunes et en 2019 à l'Amazonie.

2 Comment se déroule-t-il ?

Avant le début des débats, l'Eglise a organisé une grande consultation des fidèles pendant deux ans. Au total, plus d'un milliard de catholiques ont été consultés partout dans le monde. C'est à partir d'une synthèse de cette consultation que les débats vont se tenir, à huis-clos, jusqu'au 29 octobre prochain. 
Sur les 464 membres présents, 365 auront le droit de vote. Les 100 autres seront présents en tant qu'observateurs.

Les membres sont répartis en groupes de réflexion par langue : italien, anglais, espagnol, français et portugais. Après le synode, les participants de l'assemblée rédigeront un rapport qui sera remis au Pape. Celui-ci pourra ensuite s'en inspirer pour rédiger une "exhortation apostolique post-synodale", un texte destiné à inspirer une réflexion collective.

3 Pourquoi est-il considéré comme historique ?

Sur les 365 membres ayant le droit de vote, 54 sont des femmes et 45 sont des laïcs. Ensuite, sur le fond, les sujets abordés sont très délicats : pédocriminalité, ordination des hommes mariés, accueil des personnes LGBT.

Mais ce n'est pas la première fois qu'un synode des évêques secoue l'Eglise catholique. Celui de 1971 avait pour objet "le sacerdoce ministériel", c'est-à-dire le statut des prêtres et notamment leur célibat. Les évêques avaient voté contre une réforme de ce dogme.

Cette année, les débats porteront entre autres sur une possible bénédiction accordée aux couples homosexuels. Une pratique à laquelle François a ouvert la voie dans un texte publié en début de semaine.

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