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Vidéos Etats-Unis : coronavirus, fraudes à la présidentielle... Quatre séquences à retenir de l'interview de Donald Trump sur la chaîne HBO

Le chef de l'Etat a évoqué les principaux sujets d'actualité lors d'un échange âpre à la télévision américaine, lundi.

Article rédigé par franceinfo
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Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, à Washington, le 3 août 2020. (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

Un échange aux allures de bras de fer. Dans un entretien enregistré le 28 juillet et diffusé lundi 3 août sur la chaîne de télévision américaine HBO, le président américain Donald Trump a évoqué avec Jonathan Swan, du site d'informations Axios, de nombreux sujets d'actualité. Une interview largement commentée dans la presse américaine et sur les réseaux sociaux, où de nombreux observateurs ont souligné la pugnacité du journaliste.

Epidémie de coronavirus, lutte contre le racisme aux Etats-Unis, crainte de fraudes à la prochaine élection présidentielle, affaire Epstein... Franceinfo revient sur quatre séquences de cet entretien.

"Notre travail a été incroyable" concernant le coronavirus

Alors que plus de 155 000 décès liés au Covid-19 ont été recensés depuis le début de la pandémie de coronavirus aux Etats-Unis, Donald Trump a été interrogé sur sa gestion de la crise sanitaire. "Ceux qui comprennent vraiment le sujet disent que notre travail a été incroyable", s'est félicité le président américain, qui a martelé que la situation était "sous contrôle, autant qu'il soit possible de la contrôler."

Un échange tendu sur la gravité du bilan humain de la pandémie aux Etats-Unis par rapport au reste du monde s'en est suivi. Alors que Donald Trump tentait de souligner la faible proportion du nombre de décès par rapport au nombre de cas répertoriés, le journaliste Jonathan Swan a tenté de mettre en avant ce bilan par rapport à la population globale du pays. "Vous ne pouvez pas faire ça, vous devez vous baser sur les cas", a martelé le dirigeant, avant de remettre en cause le faible taux de décès en Corée du Sud.

Donald Trump a ensuite évoqué la question des dépistages. "Nous faisons deux fois plus de tests que l'ensemble de l'Union européenne, (...) et personne ne nous félicite pour cela !", a déploré le milliardiaire américain, indiquant que son pays s'approchait du cap des 60 millions de dépistages effectués. "Vous savez, certains estiment que nous faisons trop de tests", a-t-il encore assuré, sans être capable de préciser à Jonathan Swan qui pouvait émettre ce type de reproches. "Oh, il suffit de lire les manuels, de lire les livres", a-t-il balayé, sans en dire davantage.

"Beaucoup de choses peuvent arriver" avec le vote par correspondance

Jeudi dernier, Donald Trump avait provoqué un tollé jusque dans son propre parti en évoquant sur Twitter un possible report de l'élection de novembre. En cause : des risques de fraude liés, selon lui, au développement du vote par correspondance, qui pourrait gagner en popularité en raison de la crise sanitaire. 

Dans cet entretien enregistré avant cette polémique, le président américain évoque le sujet plus en longueur. Alors que le journaliste Jonathan Swan souligne que l'instauration du vote par correspondance remonte à la guerre de Sécession, et que les cas de fraudes rapportés jusqu'à présent étaient rarissimes, Donald Trump se fait particulièrement alarmiste. "Beaucoup de choses peuvent se passer pendant cette période, surtout si les écarts de voix sont étroits", redoute-t-il.

Ils vont donc envoyer des dizaines de millions de bulletins de vote en Californie, un peu partout. Qui va les recevoir ?

Donald Trump

sur HBO

"Quelqu'un a reçu un bulletin de vote pour un chien. Quelqu'un a reçu un bulletin de vote pour autre chose. Vous avez des millions de bulletins de vote. Personne ne sait où ils vont", a encore affirmé le président américain, qui laisse entendre qu'il pourrait remettre en cause les résultats du scrutin en cas de défaite. Ce qui serait "sans précédent", relève le journaliste.

Sur son site internet, Axios rappelle que laisser penser qu'un animal puisse voter lors de la prochaine présidentielle relève d'une "stratégie" pour Donald Trump. "Les Etats qui autorisent le vote par correspondance disposent généralement d'un large éventail de mesures de sécurité, comme l'obligation de demander des bulletins de vote contenant des informations personnelles (comme un numéro de permis de conduire), des codes-barres uniques sur les enveloppes de vote, le suivi des bulletins de vote et des lieux de dépôt sécurisés", relève le site d'informations.

"Bonne chance" à Ghislaine Maxwell, mise en cause dans l'affaire Epstein

Le président américain a également réitéré le soutien qu'il avait exprimé le 22 juillet à Ghislaine Maxwell, l'ex-proche de Jeffrey Epstein incarcérée et accusée d'avoir aidé le défunt financier à exploiter sexuellement des mineures. "Pourquoi souhaiter bonne chance à une telle personne ?", l'a interrogé Jonathan Swan, rappelant que le dirigeant avait reconnu avoir rencontré Ghislaine Maxwell "de nombreuses fois", lorsqu'elle habitait à Palm Beach (Floride), où le président américain possède une résidence.

Après avoir répondu "ne pas savoir" précisément de quoi était accusée cette figure de la jet set, malgré plusieurs rappels par Jonathan Swan des charges qui pèsent contre elle, Donald Trump a fait étalage de ses doutes concernant la mort de Jeffrey Epstein, retrouvé pendu dans sa cellule de prison en août 2019. "Ce que je sais, c'est que son ami ou petit ami a été tué ou s'est suicidé en prison", a-t-il indiqué.

Elle est maintenant en prison, alors oui, je lui souhaite bonne chance. Je vous souhaite bonne chance. Je souhaiterais le bien à beaucoup de gens.

Donald Trump

sur HBO

"J'ai fait davantage pour la communauté noire que quiconque"

Interrogé sur le mouvement Black Lives Matter et les manifestations contre le racisme aux Etats-Unis, Donald Trump a assuré avoir fait "davantage pour la communauté noire que quiconque, à la possible exception d'Abraham Lincoln". "Sous mon administration, les Afro-Américains ont mieux réussi que jamais dans l'histoire de ce pays : le chômage, les revenus, l'accès à la propriété... Ils s'en sortaient bien jusqu'à ce que nous soyons frappés [par la crise sanitaire]", a-t-il encore asséné.

"Pourquoi la probabilité pour que les hommes noirs soient tués par la police est-elle 2,5 fois plus élevée que pour les hommes blancs, selon vous ?" l'a ensuite interpellé Jonathan Swan. "Ça, je ne le sais pas", a répondu le dirigeant, avant de s'empresser de souligner que la police "tuait aussi beaucoup de Blancs".

Le président américain n'a par ailleurs pas caché son amertume envers John Lewis, ancien compagnon de route de Martin Luther King et opposant résolu à sa politique, mort le 17 juillet dernier. Interrogé sur l'héritage que laisserait dans l'histoire cette figure du mouvement des droits civiques saluée par l'ensemble de la classe politique, Donald Trump a répondu : "Je ne sais pas, je ne sais vraiment pas."

"C'était quelqu'un qui a consacré beaucoup d'énergie et beaucoup de cœur aux droits civiques, mais il y en a eu beaucoup d'autres aussi", a ajouté le président américain, qualifiant de "grande erreur" le boycott par cette figure de l'antiracime de sa cérémonie d'investiture en janvier 2017

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