Procédure de destitution de Donald Trump : les républicains attaquent un témoin clé lors d'auditions au Congrès
Les républicains ont cherché à discréditer un conseiller à la Maison Blanche lors de son audition devant le Congrès mardi. Cet homme avait alerté sa hiérarchie après avoir entendu le président demander à l'Ukraine d'enquêter sur l'un de ses rivaux, l'ancien vice-président démocrate Joe Biden.
L'enquête se poursuit sur l'affaire ukrainienne, au cœur de la procédure de destitution de Donald Trump. Les républicains ont cherché, mardi 19 novembre, à discréditer un témoin clé de l'enquête, un officier américain né à Kiev (Ukraine) et conseiller à la Maison Blanche. Ce dernier avait alerté sa hiérarchie après avoir entendu le président demander à l'Ukraine d'enquêter sur l'un de ses rivaux, l'ancien vice-président démocrate Joe Biden.
Le lieutenant-colonel Alexander Vindman a témoigné publiquement au Congrès, à la veille de l'audition très attendue d'un proche de Donald Trump qui pourrait livrer des éléments décisifs pour l'enquête. Les élus républicains l'ont malmené à plusieurs reprises, mettant en cause sa loyauté envers le président et les Etats-Unis. Alexander Vindman, membre du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, a rétorqué n'avoir fait que son "devoir" en signalant un échange "inapproprié" entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le 25 juillet.
Lors de cet appel, le président américain a demandé à son interlocuteur d'enquêter sur Joe Biden, bien placé pour l'affronter lors de la présidentielle de 2020. Depuis que cet échange a été rendu public, à la suite de l'intervention d'un lanceur d'alerte, les démocrates accusent Donald Trump d'abus de pouvoir et cherchent à déterminer s'il a gelé une aide militaire pour faire pression sur Kiev.
Vindman discrédité par la Maison Blanche
Le chef de l'Etat se dit victime d'une "chasse aux sorcières" et martèle que son appel était "parfait". Mardi, il a affirmé "ne pas connaître" Alexander Vindman. En pleine audition, la Maison Blanche a mis en doute, sur son compte Twitter, le "discernement" du conseiller. Les élus républicains ont également avancé que certains de ses collègues le soupçonnaient d'avoir fait fuiter des informations. Alexander Vindman, qui a quitté l'Union soviétique lorsqu'il était enfant, a reconnu que les Ukrainiens lui avaient proposé de devenir leur ministre de la Défense, mais a assuré avoir immédiatement refusé. Il a contrecarré les critiques républicaines en lisant une évaluation dithyrambique de son travail, et a juré être "non partisan".
Outre le lieutenant-colonel, trois autres hauts responsables ont été entendus mardi devant la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, qui supervise les investigations. Les républicains se sont montrés beaucoup plus cléments envers deux témoins qu'ils avaient demandé à entendre : l'ancien émissaire américain en Ukraine, Kurt Volker, et le supérieur d'Alexander Vindman au Conseil de sécurité nationale, Tim Morrison.
Les deux hommes ont fourni des déclarations qui pourraient aider le président. "Je n'ai jamais eu l'impression d'être impliqué dans une forme de corruption", a ainsi déclaré Kurt Volker. Tim Morrison a quant à lui assuré ne rien avoir entendu d'alarmant dans l'appel du 25 juillet. Les deux hommes ont tout de même confirmé plusieurs éléments troublants : Kurt Volker a notamment redit avoir travaillé avec les Ukrainiens pour qu'ils s'engagent publiquement à enquêter sur Burisma, l'entreprise gazière qui employait le fils de Joe Biden, afin d'obtenir une invitation à la Maison Blanche pour leur président.
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