Présidentielle américaine 2024 : quels sont les enjeux des primaires dans le New Hampshire pour les républicains et les démocrates ?

Côté conservateur, le scrutin peut confirmer le statut de favori de Donald Trump. Pour le parti de Joe Biden, ce vote a la particularité se tenir sans que le nom du président figure sur les bulletins.
Article rédigé par Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
Des pancartes appelant à voter pour Joe Biden, Donald Trump et Nikki Haley lors des primaires dans le New Hampshire, le 19 janvier 2024, à Manchester (Etats-Unis). (CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

C'est la traditionnelle deuxième étape des primaires en vue de la présidentielle américaine. Les électeurs du New Hampshire, sur la côte est des Etats-Unis, sont appelés à voter, mardi 23 janvier, pour désigner les candidats des démocrates et républicains dans la course à la Maison Blanche.

Une semaine après être arrivé en tête des caucus de l'Iowa, Donald Trump cherche à confirmer son avance dans la course à l'investiture des conservateurs. Côté démocrate, le premier scrutin de l'année 2024 se joue sans Joe Biden. Franceinfo vous résume les enjeux de cette nouvelle journée de vote.

Pour Donald Trump, l'occasion de conforter son statut de favori

Les observateurs auront les yeux rivés sur les résultats des primaires républicaines dans le New Hampshire, mardi soir. Une semaine après avoir remporté plus de 50% des suffrages dans l'Iowa, et alors que trois autres candidats ont abandonné, Donald Trump semble de plus en plus assuré de remporter l'investiture du parti en juillet. Malgré des inculpations dans de multiples affaires, l'ex-président possède ainsi plus de 50 points d'avance sur ses adversaires, selon l'agrégateur de sondages du site FiveThirtyEight.

Donald Trump lors d'un meeting à Rochester, dans le New Hampshire (Etats-Unis), le 21 janvier 2024. (ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

S'il "gagne largement [dans le New Hampshire], comme le suggèrent les sondages", "la course sera pour ainsi dire déjà terminée", avançait lundi le quotidien The New York Times. Les deux premiers Etats des primaires n'attribuent qu'un petit nombre des 2 429 délégués qui désigneront le candidat du parti lors de la Convention nationale républicaine, en juillet. Mais remporter deux victoires d'affilée renforcerait encore le statut de favori de Donald Trump. Ses derniers adversaires n'auraient alors que peu de chances d'ébranler son avance lors des prochaines échéances.

Pour Nikki Haley, une opportunité d'apparaître comme une adversaire crédible

L'écrasante victoire de Donald Trump aux caucus de l'Iowa a provoqué une hécatombe dans les rangs des candidats à l'investiture républicaine. L'ex-gouverneur de l'Arkansas Asa Hutchinson et l'entrepreneur Vivek Ramaswamy ont tous les deux jeté l'éponge après leur défaite. Mais c'est surtout l'abandon de Ron DeSantis, gouverneur de Floride et numéro 2 dans les sondages depuis des mois, qui change la donne. Avec ce retrait, Nikki Haley est désormais la principale rivale de Donald Trump. Un seul autre candidat, le méconnu pasteur texan Ryan Binkley, est encore en lice face à eux.

Nikki Haley lors d'un meeting pour les primaires du Parti républicain, le 21 janvier 2024, à Exeter (New Hampshire, Etats-Unis). (JOSEPH PREZIOSO / AFP)

L'ex-gouverneure de Caroline du Sud et ancienne ambassadrice américaine auprès de l'ONU, largement devancée par Donald Trump dans les intentions de vote, n'est par ailleurs arrivée qu'en troisième position lors des caucus de l'Iowa. Mais une victoire dans le New Hampshire pourrait lui donner un nouvel élan, estime Reuters. Un tel succès lui permettrait d'aborder les primaires dans "son" Etat, la Caroline du Sud, "comme une alternative viable à Trump", mais aussi d'obtenir de nouveaux soutiens pour financer sa campagne, analyse l'agence de presse américaine.

La tâche s'annonce néanmoins ardue, d'autant que Ron DeSantis a appelé à voter pour Donald Trump. La candidate, qui s'efforce de cultiver une image plus modérée que ses concurrents, a néanmoins des chances de séduire dans cet Etat où les indépendants représentent près de 40% de l'électorat, analyse Karen Tumulty, éditorialiste politique du quotidien The Washington Post.

Pour les démocrates, un scrutin purement symbolique

Traditionnellement, le New Hamphsire est le deuxième Etat à voter pour les primaires républicaines et démocrates en vue de la présidentielle. Mais cette année, le parti de Joe Biden est confronté à une situation inédite : aucun délégué ne sera attribué à l'issue de ce scrutin.

Pour remporter l'investiture démocrate, un candidat doit obtenir les voix d'une majorité de délégués lors de la Convention nationale du parti, qui aura lieu en août à Chicago (Illinois). Souhaitant accorder plus de poids à des Etats davantage représentatifs de la diversité de la démographie américaine, Joe Biden a décidé que la Caroline du Sud donnerait le coup d'envoi des primaires du parti, le 3 février prochain. L'électorat noir de cet Etat avait joué un rôle essentiel dans sa victoire aux primaires de 2020.

Toutefois, le bureau démocrate du New Hampshire a défié la consigne du président en maintenant le scrutin au mardi 23 janvier. La sanction ne s'est pas fait attendre : le comité national du parti (DNC) a annoncé que zéro voix serait attribuée à l'issue de ces primaires, comme le rapporte l'agence Associated Press. En clair, le scrutin est "sans importance", assure le DNC.

Joe Biden à la Maison Blanche, à Washington (Etats-Unis), le 19 janvier 2024. (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

Joe Biden a en outre décidé de bouder ces primaires. Le président sortant, quasiment assuré d'être désigné candidat à sa propre succession, ne figurera donc pas sur les bulletins de vote. Certains de ses soutiens ont appelé les électeurs à y ajouter son nom à la main, dans l'espoir de le voir s'imposer malgré tout dans le New Hampshire, note la chaîne CNN sur ton site. L'objectif ? Prouver que l'actuel locataire de la Maison Blanche n'a même pas besoin d'être officiellement candidat pour être élu, à quelques mois de la présidentielle. Ce succès pourrait renforcer la dynamique de sa campagne, alors que les derniers sondages relayés par FiveThirtyEight donnent Donald Trump gagnant en cas de duel avec Joe Biden le 5 novembre. 

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