Présidentielle américaine 2024 : qui sont les candidats à l'investiture du Parti républicain face à Donald Trump ?

Article rédigé par Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
Six candidats sont en lice pour les primaires du Parti républicain : Ryan Binkley, Ron DeSantis, Asa Hutchinson, Nikki Haley, Vivek Ramaswamy et Donald Trump. (ASTRID AMADIEU / FRANCEINFO)
Les scrutins internes au parti conservateur ont démarré le 15 janvier, avec les caucus de l'Iowa. Trois personnalités sont encore dans la course.

Ils ne sont plus que trois en lice. Sur la demi-douzaine de candidats à l'investiture du Parti républicain en vue de l'élection présidentielle américaine, la moitié a jeté l'éponge après les caucus de l'Iowa, remportés par Donald Trump mi-janvier. Dernier abandon en date, dimanche 21 janvier, celui du gouverneur de Floride Ron DeSantis, longtemps perçu comme le principal rival de l'ex-président.

Pour entrer dans la dernière ligne droite de la course à la Maison Blanche, ces personnalités doivent recueillir les voix d'une majorité de délégués lors de la convention nationale républicaine, en juillet. D'ici là, ils doivent s'affronter dans une série de scrutins organisés dans une soixantaine d'Etats et de territoires. Franceinfo fait le point sur ces différents candidats.

Donald Trump, ancien président et favori

Va-t-on rejouer la présidentielle de 2020 quatre ans plus tard ? Chez les démocrates, Joe Biden est presque assuré d'obtenir l'investiture du parti, comme c'est généralement le cas pour les présidents sortants. Côté républicain, c'est Donald Trump qui fait figure de favori. L'ex-locataire de la Maison Blanche est en tête des intentions de vote chez les conservateurs, selon l'agrégateur de sondages du site FiveThirtyEight. Il a par ailleurs largement remporté les caucus de l'Iowa, qui ont lancé le cycle des scrutins internes au parti.

Donald Trump lors de son procès civil pour fraude, le 7 décembre 2023, devant la cour suprême de l'Etat de New York (Etats-Unis). (MIKE SEGAR / AFP)

Pourtant, sa campagne s'annonce mouvementée. Le milliardaire doit comparaître dans pas moins de six procès, au civil ou au pénal, d'ici au scrutin du 5 novembre. Il est notamment visé par deux procédures en lien avec la dernière présidentielle. A partir du 4 mars, veille du "Super Tuesday" où une quinzaine d'Etats votent pour les primaires républicaines, Donald Trump doit être jugé à Washington pour "complot contre les Etats-Unis". Il est accusé d'avoir tenté de renverser les résultats de l'élection de 2020. Il sera également jugé en Géorgie pour avoir essayé d'interférer avec les résultats de la présidentielle dans cet Etat. Avec des semaines d'audience en vue, Donald Trump risque donc de devoir faire campagne depuis les bancs des tribunaux.

Un second mandat du milliardaire à la Maison Blanche serait "plus radical" que le premier, avance le New York Times. S'il est réélu, le républicain de 77 ans a déclaré vouloir utiliser le ministère de la Justice pour s'en prendre à ses adversaires politiques — notamment Joe Biden —, déporter des millions d'immigrés chaque année et renverser plusieurs mesures prises par le gouvernement actuel pour lutter contre la crise climatique. Selon CNN, Donald Trump entend aussi restreindre le champ d'action de l'administration fédérale et réduire la protection sociale.

Nikki Haley, ex-ambassadrice américaine à l'ONU

Elle est la seule femme en lice pour l'investiture républicaine. Fille d'immigrés indiens, Nikki Haley se présente comme la candidate d'une "nouvelle génération", relève le média en ligne Vox. A 51 ans, la conservatrice a pourtant un solide parcours en politique : après avoir été élue au Congrès de Caroline du Sud, elle est devenue gouverneure de cet Etat en 2011. Elle a mis un terme à son deuxième mandat en 2017, pour devenir ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU. Elle avait alors un taux de popularité parmi les plus hauts de l'administration Trump, note Vox.

La candidate aux primaires républicaines Nikki Haley lors d'un meeting à Spirit Lake, dans l'Iowa (Etats-Unis), le 9 décembre 2023. (CHRISTIAN MONTERROSA / AFP)

La républicaine défend un programme axé sur les relations internationales, avec notamment un soutien à l'Ukraine et à Israël, mais aussi une ligne dure contre la Chine. Sur le plan de la politique intérieure, elle appelle à un renforcement de la frontière avec le Mexique et une baisse des dépenses fédérales. Elle a ouvertement critiqué Donald Trump durant la campagne, ce qui lui a valu le soutien de puissants donateurs républicains qui ne veulent pas d'un retour du milliardaire à la Maison Blanche, souligne la BBC.

Nikki Haley tente aussi de cultiver une image plus modérée que ses adversaires aux primaires. Tout en se déclarant "pro-vie", elle a par exemple appelé son parti à "trouver un consensus" pour éviter de "diviser les Etats-Unis sur ce sujet". Ce positionnement moins radical que d'autres candidats pourrait lui donner l'avantage face à Joe Biden, si elle était désignée candidate du Parti républicain, selon un sondage pour le Wall Street Journal paru début décembre. Après l'abandon de Ron DeSantis, elle est devenue la principale adversaire de Donald Trump.

Ryan Binkley, pasteur et entrepreneur texan

Ce pasteur texan de 56 ans a fondé une entreprise de conseil en fusion-acquisition, ainsi qu'une église, la Create Church. Inconnu en politique, Ryan Binkley finance sa campagne avec ses revenus personnels, explique Vox.

Ryan Binkley à Des Moines, dans l'Iowa (Etats-Unis), le 14 août 2023. (STEFANI REYNOLDS / AFP)

Selon la chaîne NBC, son programme repose sur quatre piliers : "Réduire la dette publique, s'attaquer aux grandes entreprises pharmaceutiques, réformer les lois sur l'immigration et développer les centres urbains grâce à l'éducation". Du fait de son manque de notoriété et de financement, le républicain n'a cependant que très peu de chances d'aller au bout des primaires, estime la chaîne américaine.

Ils ont jeté l'éponge

Ron DeSantis, gouverneur de Floride. Il a passé des mois en deuxième position dans les sondages en vue des primaires républicaines. A 45 ans, Ron DeSantis semblait être le principal concurrent de Donald Trump. Comme le milliardaire, il est connu pour ses sorties controversées contre les immigrés. Dans l'Etat de Floride, qu'il dirige depuis janvier 2019, il a mis en place une politique ultraconservatrice, réduisant drastiquement l'accès à l'IVG, s'attaquant aux droits des personnes LGBT+ et révisant les programmes scolaires qu'il jugeait trop progressistes.

Sa campagne s'est toutefois heurtée à plusieurs écueils. Elle a d'abord été marquée par plusieurs couacs de communication, puis fragilisée par des départs au sein de son équipe, rapporte le New York Times. Dimanche 21 janvier, Ron DeSantis a annoncé jeter l'éponge et apporter son soutien à Donald Trump.

Vivek Ramaswamy, entrepreneur millionnaire. Plus jeune des candidats aux primaires du Parti républicain, il s'est fait connaître du grand public en moins de trois ans. Inexpérimenté en politique, cet entrepreneur s'est fait remarquer pour ses positions conspirationnistes et ultraconservatrices sur plusieurs thématiques.

Hindou très pratiquant et climatosceptique, il se décrit comme un "nationaliste", fait campagne contre la "gauche woke" et se dit favorable à l'interdiction de l'avortement après seulement six semaines, un seuil en deçà duquel la plupart des grossesses ne sont pas encore connues, liste Reuters. Il s'est retiré de la course après les caucus de l'Iowa, où il est arrivé en quatrième position.

Asa Hutchinson, ex-gouverneur de l'Arkansas. A 73 ans, Asa Hutchinson a déjà un long parcours à Washington. Ancien élu au Congrès, il a également été procureur fédéral et haut responsable au Département de la sécurité intérieure et à l'Agence fédérale de lutte contre le trafic de drogue (la DEA). Il a également exercé deux mandats à la tête de l'Arkansas, jusqu'en janvier 2023, rappelle CNN. Critique de Donald Trump, il a déclaré à plusieurs reprises que le milliardaire devrait renoncer à briguer l'investiture républicaine en raison des procédures judiciaires qui le visent. Il a mis fin à sa campagne après les caucus de l'Iowa.

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