Présidentielle américaine 2024 : Donald Trump seul en lice, Joe Biden conforté, deux résultats surprises… Ce qu'il faut retenir du "Super Tuesday"

Article rédigé par Marie-Violette Bernard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
A gauche, Joe Biden lors d'un meeting à Las Vegas (Nevada, Etats-Unis), le 4 février 2024. A droite, Donald Trump lors d'un événement de campagne à Concord (New Hampshire), le 19 janvier 2024. (SAUL LOEB,TIMOTHY A. CLARY / AFP)
Une quinzaine d'Etats votaient mardi pour désigner les candidats du Parti républicain et du Parti démocrate à la présidentielle. Nikki Haley a suspendu sa campagne mercredi matin, laissant la voie libre à Donald Trump.

Les Etats-Unis se dirigent vers un match retour de la présidentielle de 2020. Donald Trump et Joe Biden sont, sans surprise, sortis vainqueurs des primaires des partis républicains et démocrates, mardi 5 mars. Les électeurs de quinze Etats et d'un territoire étaient appelés aux urnes lors du traditionnel "Super Tuesday", rendez-vous crucial dans la campagne pour les investitures en vue du scrutin du 5 novembre.

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Victoires en séries pour Donald Trump et Joe Biden, renoncement de Nikki Haley malgré un succès surprise… Franceinfo liste les principaux enseignements de cette journée de vote.

Nikki Haley, seule rivale de Donald Trump, jette l'éponge

Silencieuse au soir du "Super Tuesday", Nikki Haley aura attendu mercredi matin (à l'heure des Etats-Unis) pour annoncer "suspendre" sa campagne pour l'investiture du Parti républicain, depuis Charleston en Caroline du Sud, état dont elle a été gouverneure. Depuis plusieurs semaines, déjà, elle faisait face à une pression croissante de son parti pour qu'elle se retire des primaires. 

Jusqu'ici, la rivale de Donald Trump avait refusé de jeter l'éponge, s'engageant à rester dans la course au moins jusqu'au "Super Tuesday". Alors que son équipe n'avait pas osé s'avancer sur de possibles victoires, Nikki Haley a même créé la surprise en remportant la primaire dans le Vermont, un petit Etat du nord de la côte est, selon les projections de l'agence AP.

Nikki Haley lors d'un meeting pour les primaires républicaines en vue de la présidentielle américaine, le 3 mars 2024, à Portland (Maine). (SCOTT EISEN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Mais il ne s'agit que de sa deuxième victoire depuis le début des primaires, après son succès dans le district de Columbia, où se trouve la capitale, Washington. Selon le décompte d'AP, elle ne comptait que 89 délégués mercredi, onze fois moins que Donald Trump.

Nikki Haley s'est gardée d'apporter un soutien explicite à ce dernier : "C'est maintenant à Donald Trump de mériter les voix de ceux, dans notre parti et au-delà, qui ne l'ont pas soutenu et j'espère qu'il va le faire", a déclaré mercredi celle qui souhaitait incarner une alternative à l'ancien président. Dans la foulée, ce dernier a assuré les soutiens de sa rivale qu'il y avait "une place pour eux" dans son camp. Joe Biden, lui aussi, a invité les électeurs de Nikki Haley à le rejoindre, saluant le "courage" de la candidate républicaine pour avoir défié Donald Trump.

Donald Trump se rapproche de l'investiture républicaine

Avant même le renoncement de sa seule rivale, Donald Trump avait confirmé son statut de grand favori des primaires républicaines. Le milliardaire s'est offert une série de victoires lors du "Super Tuesday", en s'imposant dans 14 des 15 Etats appelés aux urnes : l'Alabama, l'Alaska, l'Arkansas, la Californie, la Caroline du Nord, le Colorado, le Maine, le Massachusetts, le Minnesota, l'Oklahoma, le Tennessee, le Texas, l'Utah et la Virginie.

Donald Trump s'exprime depuis sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride (Etats-Unis), le 5 mars 2024. (WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Si le détail de la répartition des délégués en jeu lors de cette journée de vote n'a pas encore été finalisé, Donald Trump en avait déjà obtenu 995, selon le décompte de l'agence AP à 17 heures (heure de Paris). L'ex-président se rapproche donc du seuil des 1 215 voix nécessaires pour être officiellement désigné candidat lors de la convention nationale du Parti républicain, en juillet. Son équipe estime qu'il pourrait atteindre ce chiffre avant la fin du mois de mars.

Se préparant déjà à un nouveau duel contre Joe Biden en novembre, Donald Trump s'est félicité mardi soir d'avoir remporté une "importante" victoire lors du "Super Tuesday". "C'est une nuit formidable, une journée incroyable", a-t-il assuré.

Pour l'emporter lors de la présidentielle, le milliardaire devra toutefois rassembler au-delà de sa base électorale, en s'assurant du soutien des républicains modérés et des indépendants. La tâche peut s'avérer complexe, remarque CNN. En Caroline du Nord, 81% des électeurs de Nikki Haley ont par exemple déclaré qu'ils ne voteraient pas pour Donald Trump en novembre, selon un sondage de sortie des urnes pour la chaîne américaine. Les enquêtes d'opinion ont également montré que le président sortant pourrait être fragilisé s'il est condamné dans l'un des multiples procès qui l'attendent d'ici novembre.

Joe Biden remporte presque tous les scrutins démocrates

Les primaires démocrates édition 2024 ne réservent pas beaucoup de suspense, comme le veut la tradition lorsqu'un président sortant est candidat à sa propre succession. Joe Biden a largement battu ses deux principaux adversaires, Marianne Williamson et Dean Phillips, dans les 14 Etats où un scrutin était organisé mardi soir, selon les projections de l'agence AP. Il s'est aussi imposé dans l'Iowa, où le vote avait débuté en janvier, mais dont les résultats ont été annoncés lors du "Super Tuesday".

Joe Biden à la Maison Blanche, à Washington (Etats-Unis), le 1er mars 2024. (SAUL LOEB / AFP)

Dans le Minnesota, la victoire de Joe Biden a toutefois été ternie par une campagne de protestation contre la guerre dans la bande de Gaza. Selon les résultats partiels, près de 20% des participants ont déposé un vote blanc, pour inciter le président américain à faire pression sur Israël afin d'obtenir un cessez-le-feu dans le territoire palestinien. Une semaine plus tôt, plus de 100 000 partisans démocrates avaient opté pour le même geste de contestation lors des primaires démocrates dans le Michigan, rappelle Axios.

Joe Biden se projette, lui aussi, vers son duel attendu avec Donald Trump. Le président démocrate a assuré mardi soir que son rival était "déterminé à détruire la démocratie" américaine, l'accusant d'être "focalisé sur sa propre revanche et sa vengeance, pas sur le peuple américain". "Allons-nous continuer à aller de l'avant ou allons-nous permettre à Donald Trump de nous entraîner vers le chaos, la division, et l'obscurantisme qui ont défini son mandat ?" , a-t-il lancé.

Le président sortant battu par un inconnu dans les Samoa américaines

Dans le camp présidentiel aussi, le "Super Tuesday" a réservé une surprise. Selon les projections de l'agence AP, un illustre inconnu, Jason Palmer, a battu Joe Biden lors des caucus des Samoa américaines. Il décroche donc les six délégués qui étaient en jeu lors du scrutin dans ce petit territoire du Pacifique. 

Jason Palmer, 52 ans, est un entrepreneur de Baltimore (Maryland), sur la côte est des Etats-Unis. Il n'avait d'ailleurs jamais mis les pieds dans l'archipel avant le "Super Tuesday", rapporte le Washington Post . "J'ai fait campagne à distance, avec des meetings sur Zoom", explique le candidat.

Le candidat aux primaires du Parti démocrate Jason Palmer à Washington, aux Etats-Unis, le 5 mars 2024. (PABLO MARTINEZ MONSIVAIS / AP / SIPA)

La défaite de Joe Biden dans ce territoire n'aura toutefois pas de conséquence sur la suite de sa campagne. Si les 40 000 habitants des Samoa américaines peuvent participer aux primaires démocrates et républicaines, ils ne pourront pas voter pour l'élection présidentielle en novembre, en raison du statut de l'archipel.

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