Investiture de Joe Biden aux Etats-Unis : "C'est une cérémonie qui va être largement virtuelle" et avec "beaucoup de symboles", selon un spécialiste
A trois jours de l'investiture du président élu, plusieurs soldats de la garde nationale sont déjà déployés et le Capitole est fermé au public.
"C'est une cérémonie qui va être largement virtuelle" et avec "beaucoup de symboles", a déclaré dimanche 17 janvier sur franceinfo, Jean-Eric Branaa, spécialiste des Etats-Unis, alors qu'un vaste périmètre de sécurité est déployé en ce moment à Washington après l'intrusion au Capitole. Un appel à des "manifestations en armes" a été lancé pour ce week-end. A trois jours de l'investiture du président élu, Joe Biden, plusieurs soldats de la garde nationale sont déjà déployés et le Capitole est fermé au public. "L'inquiétude est très grande, le FBI a fait savoir que des extrémistes utilisent des canaux cryptés pour appeler à la violence dès aujourd'hui et puis le 20 janvier", a expliqué le maître de conférences à l'université Assas-Paris II, auteur d'une biographie Joe Biden, le visage qui doit réparer l'Amérique, chez Nouveau Monde Editions.
franceinfo : Sait-on à quoi va ressembler la cérémonie d'investiture de Joe Biden ?
Jean-Eric Branaa : On sait que c'est une cérémonie qui va être largement virtuelle. Le public a été invité à rester à la maison. Beaucoup de choses vont être retransmises par Internet. Il va quand même y avoir de nombreuses vedettes. Lady Gaga va chanter l'hymne national. De grands noms de Hollywood vont être présents. Mais ce qui est important aussi pour Joe Biden, c'est de respecter les traditions. Il sera sur les marches du Capitole ainsi que Kamala Harris. Lui va jurer devant le président de la Cour suprême, John Roberts. Elle va jurer devant la juge Sonia Sotomayor : la première Afro-américaine vice-présidente qui va jurer devant la première Hispanique, juge de la Cour suprême. Il y a donc beaucoup de symboles et d'autres certainement, qui ne sont pas encore dévoilés. Ce qu'on sait, c'est que la plupart des sénateurs qui avaient voté contre l'adoubement de Joe Biden seront également présents. Donc, c'est une première marque d'unité ou une première marque de gros retournement de veste pour tous ces sénateurs républicains qui étaient vent debout contre Joe Biden.
Est-ce qu'on peut craindre de possibles débordements pour cette cérémonie d'investiture ?
Le FBI le craint et a fait savoir que des extrémistes de droite utilisent des canaux cryptés pour appeler à la violence dès aujourd'hui et puis le 20 janvier. Ils s'expliquent mutuellement comment fabriquer des bombes, comment fabriquer des armes artisanales et les cacher sur eux. Donc, c'est vrai que l'inquiétude est très grande et en réalité, tout l'enjeu va être de ne pas laisser les gens venir au plus près du Capitole et de la Maison Blanche. Le dispositif qui a été déployé à Washington est quand même hors du commun. Ça va être très difficile de circuler dans cette ville. D'autres villes comme Lansing dans le Michigan ou Sacramento en Californie sont des sujets de grande inquiétude.
Joe Biden s'est engagé à prendre une série de décrets dès mercredi, quelles sont-elles ?
Il y a le port du masque obligatoire dans les administrations fédérales, pendant les 100 premiers jours. Il y a aussi effectivement le retour dans les Accords de Paris, qui sera immédiat. C'est pour ça que John Kerry a un titre particulier d'Envoyé spécial, qui ne le fait pas répondre devant le Sénat. Il pourra agir dès maintenant. Le 20 février 2021, les Etats-Unis seront formellement aux Accords de Paris puisqu'il faut un mois pour pouvoir revenir dedans. Il y a également la fin de l'interdiction de voyager pour ceux qui viennent des pays musulmans. Et il y a surtout la mise en place d'une citoyenneté ou d'un parcours de citoyenneté pour tous ces jeunes qui étaient entrés aux Etats-Unis en étant bébé. Ils ont un statut très particulier aux Etats-Unis, on les appelle les dreamers. C'est une affaire très importante ici. Et puis ces mesures, au-delà de l'immigration, vont se concentrer autour de la lutte contre le Covid-19. C'est de ça dont on va parler le plus dans les premiers jours de son mandat.
Est-ce que c'est une ambiance de fin de règne pour Donald Trump ?
Oui, son agenda est vide depuis un moment, depuis le 4 novembre. On va dire qu'il ne s'occupe plus que de ses "petites affaires" en appelant à la fraude et au changement de résultats. On a l'impression que les manettes de président ont été laissées à Mike Pence depuis un moment. Il agit comme un "acting président", un président de substitution aux Etats-Unis. C'est particulièrement vrai ces derniers jours, où même la presse américaine l'a relevé et insiste beaucoup là-dessus. C'est plus qu'une fin de règne, c'est un écroulement de règne. Le Pew Research Center, un organisme très respecté aux Etats-Unis, a même révélé cette nuit que sa cote de popularité celle de Donald Trump était descendue à 29%. Pensez donc, de tout temps, aucun président en fin de mandat n'est sorti avec moins de 40 %. Donc, Donald Trump se situe dans une autre catégorie. Lui qui voulait être premier en tout, même là, il est très loin devant tout le monde.
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