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États-Unis : la décision de Donald Trump d'interdire l'armée aux transgenres "met la vie de ces personnes en péril"

En juillet, sur Twitter, le président américain a tourné le dos à l'une des réformes phares de son prédécesseur : l'autorisation des transgenres dans l'armée. La communauté transgenre s'inquiète et s'organise.

Article rédigé par franceinfo - Daniel Hoffman. Edité par Alexandra du Boucheron
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Temps de lecture : 3 min
Manifestation à New York, le 26 juillet 2017, après les tweets de Donald Trump. Sur la banderole, on peut lire : "Les personnes transgenre ne sont pas une charge". (JEWEL SAMAD / AFP)

Aux États-Unis, plusieurs associations de défense des transgenres ont décidé de poursuivre en justice le président américain et plusieurs membres du Pentagone. Le 26 juillet 2017, le président américain a annoncé que les personnes transgenres ne pourront plus servir dans l’armée. Face à cette menace, la communauté transgenre est inquiète.

Aux Etats-Unis, les craintes des militaires transgenre après les tweets de Donald Trump : le reportage de Daniel Hoffman

En quatorze années de service, Evan Young a dû garder le silence et prétendre qu'il était une femme. Lui, se sent homme. Dans les années 90, le "Don't ask, don't tell" était la règle dans l'armée : les militaires avaient interdiction d'afficher leurs orientations sexuelles, sous peine d'exclusion.

Pourtant, Evan Young a eu de plus en plus de mal à cacher son identité : "J’ai commencé à prendre des hormones, mon apparence physique a changé, ma voix est devenue plus grave, raconte-t-il. Le commandement a lancé une enquête pour savoir si j’étais transgenre, mais il n’avait pas de preuves. J’ai eu la chance de m’en sortir en prenant ma retraite à ce moment-là."

L'armée, principal employeur des transgenres

D'après les estimations, entre 1 320 et 15 000 personnes transgenres servent dans l'armée américaine, ce qui en fait le principal employeur pour cette communauté. En 2011, Barack Obama met fin au "Don't ask, don't tell" et autorise ainsi les militaires homosexuels à faire leur coming-out. Il faut tout de même attendre 2016 pour que la législation s’applique aux transgenres.

Or, le 26 juillet dernier, Donald Trump annonce, sur Twitter, qu'il n'allait pas permettre aux personnes ouvertement transgenre de s'engager dans l'armée américaine en raison des "coûts médicaux démesurés et du désordre" que cela engendrerait selon le président américain, qui tourne ainsi le dos à l'une des réformes phares de son précedesseur. 

Cette série de tweets fait craindre à de nombreux groupes de défense des droits des transgenres un retour en arrière"Cela met les gens qui ont fait leur coming-out dans une situation très difficile, assure Dru Levasseur, avocat pour l’association Lambda Legal. Ils ont changé de vie en se fiant à la nouvelle réglementation."

Le fait que le président menace de leur retirer leurs droits met la vie de ces personnes en péril.

Dru Levasseur, avocat de Lambda Legal

à franceinfo

Aucune nouvelle loi n’a été annoncée par Donald Trump, mais Tanya Walker, ancienne militaire transgenre, est persuadée que ces tweets présidentiels avaient un but plus politique. "Je crois que c’était un message pour sa base, analyse cette militante LGBT. Comme il n’a pas réussi à réformer le système de santé, il s’est tourné vers les personnes les plus vulnérables de la société, à savoir les transgenres. C’est dur pour eux de trouver du boulot, de faire de bonnes études, d’avoir un logement correct ou simplement d’être respectés en tant qu’êtres humains."

Des poursuites contre Donald Trump

Depuis, la communauté transgenre a contre-attaqué. Le 9 août, cinq femmes transgenre employées par l'armée américaine ont lancé des poursuites devant un tribunal fédéral contre le président Donald Trump et contre le Pentagone. Elles évoquent les incertitudes au sujet de leur avenir, concernant un éventuel renvoi ou leurs droits à la retraite notamment. 

Barak Obama avait décidé d'ouvrir le recrutement militaire américain aux personnes transgenres au 1er juillet 2017, mais, début juillet, le secrétaire à la Défense américain, James Mattis, a annoncé qu’il retardait de six mois cette échéance, donc au 1er janvier 2018.

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