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L'Etat de New York adopte une série de mesures contre les violences policières

Le gouverneur Andrew Cuomo a annoncé un décret obligeant les services de police des villes et comtés de l'Etat à adopter "un plan de réformes" élaboré en concertation avec les populations qu'ils servent.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le gouverneur Andrew Cuomo lors d'une conférence de presse à l'aéroport LaGuardia, le 10 juin 2020. (BRENDAN MCDERMID / REUTERS)

L'Etat de New York a adopté, vendredi 12 juin, une série de lois destinées à mettre fin aux violences policières contre la population noire, illustration de l'impact des manifestations qui secouent les Etats-Unis depuis la mort de George Floyd. Le gouverneur démocrate Andrew Cuomo a signé formellement 10 textes votés cette semaine par les deux chambres du Parlement de l'Etat de New York, lors d'une conférence de presse.

Parmi ces mesures figurent une loi interdisant les prises d'étranglement par les forces de l'ordre, nommée en hommage à Eric Garner, homme noir mort asphyxié par la police new-yorkaise en 2014, et l'annulation d'une clause qui protégeait les policiers accusés de "bavures". Cette clause prévoyait que tout document touchant à l'évaluation professionnelle des policiers, y compris les mesures disciplinaires dont ils avaient fait l'objet, était "confidentiel" et ne pouvait être divulgué que sur ordre d'un juge. Désormais, le public – notamment les journalistes – pourra y accéder, en recourant aux lois américaines sur la liberté de l'information.

Après la mort de George Floyd, la police de Minneapolis a révélé que l'agent Derek Chauvin, qui l'a asphyxié en appuyant son genou sur son cou le 25 mai, avait fait l'objet de 18 plaintes pour abus en près de vingt ans. Les détails de ces plaintes n'ont pas été révélés.

Un plan de réformes obligatoire

Le gouverneur Cuomo a également annoncé vendredi un prochain décret obligeant les quelque 500 services de police des villes et comtés de cet Etat de 20 millions d'habitants à adopter "un plan de réformes", élaboré en concertation avec les populations qu'ils servent. Ces plans devront répondre à des questions au cœur des manifestations actuelles contre les inégalités raciales, comme l'usage excessif de la force, les discriminations ou le traitement transparent des plaintes émanant du public.

Les collectivités qui n'auront pas adopté un plan au 1er avril 2021 perdront tout financement fourni par l'Etat de New York, a-t-il précisé, avec à ses côtés les leaders démocrates noirs du Parlement new-yorkais et le révérend Al Sharpton, figure emblématique de la lutte contre les inégalités raciales.

Toutes ces mesures "traduisent un changement substantiel", s'est félicité Al Sharpton. "Dire que tout le monde doit avoir un plan dans ce domaine au risque de perdre l'argent de l'Etat est un modèle dans la façon de traiter des droits civiques au XXIe siècle dans ce pays", a-t-il déclaré, en encourageant les autres gouverneurs américains à suivre l'exemple new-yorkais.

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