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"Ils ne veulent pas entendre ce que l'on a à dire" : nouvelle soirée de manifestation et de violence sous les fenêtres de Donald Trump à Washington

Des manifestants se sont retrouvés devant la Maison Blanche pour la troisième soirée consécutive dimanche, avant un couvre-feu décrété à Washington.

Article rédigé par Grégory Philipps - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les manifestants s'étaient donnés rendez-vous devant la Maison Blanche pour la troisième soirée consécutive, dimanche 31 mai 2020. (GRÉGORY PHILIPPS / RADIO FRANCE)

À Lafayette Square, sous les fenêtres du président américain à Washington, des affrontements assez violents entre la police et les manifestants ont de nouveau éclaté dimanche 31 mai au soir, pendant deux heures. Pour la troisième fois en quelques jours, des manifestants s'étaient donnés rendez-vous à cet endroit, juste devant la Maison Blanche, pour dénoncer le racisme et les violences policières. Les manifestations se multiplient dans plusieurs grandes villes des États-Unis, une semaine après la mort de George Floyd, un Afro-américain, à Minneapolis lors d'une arrestation par un policier.

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À un moment de la soirée, on voit un énorme nuage de gaz lacrymogène au-dessus de la Maison Blanche. À 300 ou 400 mètres du bâtiment présidentiel, des bandes de casseurs mettent le feu à deux voitures et provoquent un début d'incendie au siège d'une fédération syndicale. Puis, à 23 heures locales, le couvre-feu, décrété par la maire de Washington pour la première fois, entre en vigueur.

En quelques minutes, la police, très nombreuse et soutenue par les réservistes de la garde nationale, disperse le groupe de 1 000 à 2 000 personnes, mais cela n'éteint pas la colère des manifestants. Parmi eux, il y a Haryana, une jeune Afro-américaine : "Ce couvre-feu est fait pour nous faire taire. Ils ne veulent pas entendre ce que l'on a à dire, parce qu'ils savent qu'on dit la vérité", lance-t-elle.

Assez d'être oppressés, assez de ne pas pouvoir marcher dans la rue en paix. Nous voulons une vie normale.

Haryana, une manifestante

à franceinfo

Peu après minuit, le calme revient enfin sur le square Lafayette et la Maison Blanche, qui n'est plus éclairée. On n'entend plus que le bruit des hélicoptères de la police et plus loin, celui des pillages de magasins qui continuent dans plusieurs quartiers de la ville. Le plus frappant est que ces scènes d'affrontement se déroulent devant l'un des bâtiments les plus surveillés au monde, la Maison Blanche.

Les élections présidentielles en ligne de mire

Face à cette situation tendue, Donald Trump se montre assez discret. Il n'a pas fait de prise de parole officielle, si ce n'est par tweet, comme à son habitude, pour accuser les médias de promouvoir la haine et l'anarchie, ou avec ces quelques mots : "La loi et l'ordre". Mais aucune déclaration publique. À la Maison Blanche, plusieurs de ses conseillers essaient de convaincre le président de s'adresser au pays dans un discours qui serait rassembleur, après six jours de colère, mais pour l'instant, Donald Trump ne le fait pas.

Alors que son adversaire démocrate, Joe Biden, s'est lui rendu samedi dans une manifestation anti-raciste chez lui, à Wilmington, dans le Delaware. Il ne faut pas oublier qu'on est à pile cinq mois de la présidentielle. Mais avec la situation actuelle, avec les plus de 100 000 morts du coronavirus, avec la crise économique énorme qui frappe les États-Unis, bien malin qui peut dire où en sera le pays le 3 novembre prochain.

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