Etats-Unis : ce que l'on sait de l'attaque dans laquelle un policier est mort, près du Capitole, à Washington
Un conducteur a lancé son véhicule contre deux policiers en faction devant le siège du Congrès américain, vendredi. Un policier est mort, un autre est blessé. L'assaillant a été abattu.
Une nouvelle attaque aux abords du Capitole a eu lieu vendredi 2 avril, à Washington (Etats-Unis). Un jeune homme a précipité sa voiture sur des policiers, tuant un agent et en blessant un autre, avant d'être abattu. Le président Joe Biden s'est dit "dévasté" par cet acte, qui survient près de trois mois après l'assaut meurtrier du siège du Congrès.
Une attaque à la voiture bélier
Vendredi, à la mi-journée, un conducteur a précipité une berline bleue sur des agents de la police du Capitole. "Le suspect a percuté deux de nos agents avec sa voiture", puis a heurté une barrière, a expliqué la cheffe de la police du Capitole à Washington, Yogananda Pittman. Le Capitole a été placé en alerte pendant quelques heures et la garde nationale a été déployée. Les services de police ont levé le dispositif une fois la sécurité du périmètre établie, en fin d'après-midi. Le véhicule a également été retiré dans la journée, après de premières constatations effectuées par les enquêteurs.
L'enceinte du Capitole avait été placée sous très haute protection, après l'assaut du 6 janvier, mais les barrières de sécurité avaient été retirées récemment. Un périmètre restreint restait en place, resserré autour du bâtiment qui abrite le Congrès. Les élus, en vacances parlementaires pour une semaine, n'étaient pas présents sur les lieux. Cependant, certains membres de leurs équipes, des employés, des journalistes et des policiers étaient sur place et ont assisté à l'attaque.
Un policier a succombé à ses blessures
Le policier William Evans est mort à l'hôpital des suites de ses blessures, après avoir été percuté par le véhicule. Père de deux enfants, il travaillait au sein des forces de l'ordre depuis 18 ans. Il est le second officier américain à mourir en exercice depuis le début de l'année, après le décès de Brian D. Sicknick, lors de l'assaut du 6 janvier.
Un autre policier a été percuté par le véhicule et a été pris en charge par les secours. Gravement blessé par le choc, il se trouve désormais dans un état stable, hors de danger, ont précisé les enquêteurs.
Le suspect abattu par les forces de l'ordre
Après avoir heurté une barrière de sécurité, l'homme au volant de la berline a stoppé sa course et a menacé les forces de l'ordre présentes. "A ce moment-là, le suspect est sorti du véhicule avec un couteau à la main" et "a commencé à s'avancer vers les agents", a précisé la cheffe de la police du Capitole à Washington. Il a été abattu par les policiers vers 13h30, heure locale.
La police n'a pas révélé son identité, mais plusieurs médias américains affirment qu'il s'agit de Noah R. Green, un jeune homme noir âgé de 25 ans, originaire de l'Indiana et inconnu des services de police. Son frère, interrogé par le Washington Post*, explique que le conducteur avait des problèmes de "consommation de drogue et de paranoïa". Il ajoute que sa famille était "inquiète pour sa santé mentale".
Selon les informations du New York Times*, le suspect se revendique sur Facebook comme un adepte des théories de Louis Farrakhan, leader du mouvement "Nation of Islam", connu pour ses propos antisémites. Le réseau social a réagi dès vendredi soir et suspendu les comptes du suspect, ainsi que "tout contenu qui fait l'éloge, soutient, ou représente l'attaque ou le suspect". Noah R. Green est également diplômé en finance depuis 2019, comme l'a confirmé l'université Christophe Newport (Virginie) à l'AFP.
"Pas de lien avec le terrorisme"
Le chef de la police de Washington, Robert Contee a rapidement précisé que l'attaque ne semblait pas "liée au terrorisme, mais nous allons bien évidemment continuer d'enquêter". Les enquêteurs n'ont cependant pas "identifié les motivations de l'assaillant", rapporte le New York Times*. "Il reste beaucoup d'éléments à clarifier", a déclaré Alejandro Mayorkas, secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis.
C'est la deuxième attaque que subit le bâtiment du Congrès américain, après un assaut par des militants pro-Trump le 6 janvier, alors que les élus étaient réunis pour confirmer les résultats de l'élection présidentielle. "Jill et moi sommes dévastés en apprenant la violente attaque à un poste de contrôle de sécurité au Capitole des Etats-Unis", a réagi le président américain Joe Biden. "Nous savons à quel point les temps sont durs pour le Capitole, pour tous ceux qui y travaillent et ceux qui le protègent", a-t-il poursuivi, ordonnant la mise en berne des drapeaux sur l'ensemble des bâtiments publics fédéraux du pays.
La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a aussi rendu hommage au policier mort, "martyr pour notre démocratie". "Aujourd'hui, encore une fois, ces héros ont risqué leurs vies pour protéger le Capitole et notre pays."
* Les liens suivis d'un astérisque renvoient vers des articles en anglais.
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