Etats-Unis : ce que l'on sait de la fusillade qui a coûté la vie à trois policiers à Bâton-Rouge
Ces membres des forces de l'ordre ont été tués, dimanche, dans ce qui ressemble à un guet-apens organisé par un ancien militaire américain ayant servi en Irak et affirmant appartenir à une "nation" afro-américaine.
Les forces de l'ordre américaines ont, une nouvelle fois, été prises pour cible. Trois policiers ont été abattus et trois autres ont été blessés, dimanche 17 juillet, par un ancien militaire à Bâton-Rouge, la capitale de la Louisiane. Une nouvelle fusillade qui intervient dix jours après l'assassinat de cinq officiers de police à Dallas. Voici ce que l'on sait de cette nouvelle attaque aux Etats-Unis.
Un guet-apens
Selon la police, les riverains d'une station de lavage de voiture ont téléphoné à la police, en début de matinée dimanche, pour les prévenir qu'un homme muni d'une arme longue et vêtu de noir se trouvait dans les parages. Des coups de feu ont éclaté très vite après l'arrivée des premiers policiers sur place. D'après le maire de la ville, il s'agissait d'un guet-apens.
Une vidéo, mise en ligne par la chaîne de télévision CBS, montre des policiers arrivant sur les lieux de la fusillade et on peut distinctement entendre des coups de feu. On entend d'abord une succession de tirs espacés et ensuite un feu bref mais nourri.
NEW: Video of alleged shots fired at officers in Baton Rouge https://t.co/gwv4VmRqse https://t.co/7HGD5AuECW
— CBS News (@CBSNews) 17 juillet 2016
Trois morts et trois blessés
Au total, trois policiers ont été tués et trois autres blessés par des tirs d'AR-15, un fusil d'assaut semi-automatique, également appelé M16 dans sa version militaire. La police n'a pas officiellement publié les noms des victimes, mais il s'agirait de Montrell Jackson, Matthew Gerald et Brad Garafola, selon CNN. Trois autres policiers sont blessés, dont un dans un état grave. L'auteur de la fusillade "a été abattu et est mort", a annoncé le chef de la police de l'Etat de Louisiane, le colonel Mike Edmonson.
Le tireur présumé est un ancien Marine
Le tireur présumé se nomme, selon plusieurs médias américains, Gavin Long, 29 ans, originaire de Kansas City (Missouri). Selon CBS, c'est un Noir et le jour de cette fusillade correspondait à son 29e anniversaire, selon CNN. Comme Micah Johnson, le tueur de Dallas, Gavin Long est un ancien sergent de l'armée américaine qui a servi dans le corps des Marines de 2005-2010 et qui a été mobilisé en Irak de juin 2008 à janvier 2009.
Des propos dénonçant les Blancs
Le tireur présumé a fait légalement procéder, l'année dernière, au changement de son nom pour devenir Cosmo Ausar Setepenra, une façon de marquer son appartenance à la Nation Washitaw, un groupe d'Afro-Américains disant être une nation souveraine au même titre que les Amérindiens aux Etats-Unis.
C'est avec cette nouvelle identité qu'il partageait ses idées sur les réseaux sociaux. On y retrouve énormément de propos condamnant les Blancs. Le 8 juillet, il publie notamment une photo de Micah Johnson, le tireur présumé de Dallas avec cette légende : "Le tireur n'était PAS BLANC, c'était l'un des nôtres. Ma religion est la justice."
The Shooter was NOT WHITE, He was one of us!
— Convos With Cosmo (@ConvosWithCosmo) 8 juillet 2016
# My religion is Justice @tariqnasheed @ZoWilliams @thecoreyholcomb pic.twitter.com/OnA3dGamNq
Et selon lui, "La violence n'est pas LA réponse (c'est une réponse)" .
Violence is not THE answer (its a answer), but at what point do you stand up so that your people dont become the Native Americans...EXTINCT?
— Convos With Cosmo (@ConvosWithCosmo) 13 juillet 2016
Sur son site, il explique avoir eu une "révélation spirituelle" après un voyage en Afrique. Et dans une vidéo, postée sur YouTube le 10 juillet, il assure être à Dallas, la ville où quatre policiers ont été tués le 8 juillet. Parlant face à la caméra, il compare les combats des Noirs contre l'oppression aujourd'hui à la lutte des révolutionnaires américains contre le pouvoir britannique.
"Rien ne peut justifier la violence", martèle Obama
"Nous ne savons pas si le tireur avait l'intention de s'attaquer à des policiers, ou s'il les a abattus alors qu'ils répondaient à un appel", a réagi Barack Obama dans une intervention spéciale. "Rien ne peut justifier la violence" contre les policiers, a souligné le président américain. "C'est un acte méprisable et une attaque contre notre mode de vie même", a, quant à lui, réagi le vice-président Joe Biden.
Avant l'ouverture de la convention Républicaine à Cleveland, Donald Trump a tapé fort en taclant le gouvernement démocrate. "Notre pays est divisé et hors de contrôle", a réagi sur Twitter le candidat à la Maison Blanche.
We are TRYING to fight ISIS, and now our own people are killing our police. Our country is divided and out of control. The world is watching
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 17 juillet 2016
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