"Tout est maintenant inconnu pour moi", témoigne un jeune Syrien évacué de la Ghouta orientale
En Syrie, des centaines de combattants et de civils ont quitté mardi la Ghouta orientale, près de Damas. Près de 17 000 personnes ont été évacuées depuis la semaine passée, vers le nord-ouest de la Syrie. Une terre inconnue, témoigne un jeune opposant au régime.
En Syrie, plusieurs centaines de combattants et de civils ont quitté la Ghouta orientale, mardi 27 mars. L’évacuation de la poche rebelle se poursuit alors que le régime a pris le contrôle de l’essentiel du territoire, près de Damas, au terme d’une offensive meurtrière. Un ultimatum a été lancé aux insurgés encore présents, afin qu’ils quittent le secteur. En tout, près de 17 000 personnes ont été évacuées depuis la semaine passée, vers le nord-ouest de la Syrie. Parmi elles, un jeune opposant au régime syrien, Youssouf Ibrahim, qui a choisi de partir.
Le refus de "l'autorité d'un régime criminel"
En février dernier, Youssouf Ibrahim relatait la survie sous les bombes, dans la Ghouta orientale. Pour le cinquième jour consécutif, jeudi 22 février, les forces pro-régime bombardaient alors la région et en particulier la localité d'Harasta. "Je pense que la situation va être de pire en pire", s'inquiétait ce membre du conseil local de la ville.
Youssouf, opposant au régime de Bachar al Assad, a désormais gagné le nord de la Syrie, après être monté à bord des premiers convois qui ont quitté l’enclave rebelle. À nouveau joint par franceinfo, il détaille les raisons de son départ. "Je suis parti parce que je ne peux pas vivre sous l’autorité d’un régime criminel qui a détruit le pays, pas parce que j’avais peur d’être arrêté", précise-t-il. Dans la Ghouta orientale, les évacuations se poursuivent. Des civils ont aussi choisi de rester sur place, en acceptant une forme d’accord avec le régime.
À l'épreuve d'une terre inconnue
Pour ceux qui partent, c’est un long périple, raconte le jeune homme. "Nous avons passé de longues heures à l’intérieur des bus, pendant que les [services de sécurité] nous inspectaient et cherchaient des armes, témoigne Youssouf Ibrahim. Nous sommes arrivés à destination après vingt-quatre heures de trajet." Ce natif de la Ghouta orientale hésite désormais à rester en Syrie ou à passer en Turquie, même si la frontière est fermée. Il se donne quelques jours pour "comprendre la façon de vivre" de la région qu'il a rejointe, avant de décider. "Tout maintenant est inconnu pour moi. Je veux juste me reposer un peu, et repenser aux conditions extrêmes que nous avons vécues", précise-t-il.
Ce type d’évacuations a été condamné par le passé par les Nations unies, qui dénoncent un déplacement forcé de population.
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