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L'Otan est en état de "mort cérébrale", estime Emmanuel Macron

Il faut "clarifier maintenant quelles sont les finalités stratégiques de l'Otan", plaide le président de la République dans une interview à "The Economist".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le président Emmanuel Macron lors de l'inauguration du Centre Pompidou à Shangai en Chine, le 5 novembre 2019. (HECTOR RETAMAL / POOL)

"Ce qui s'est passé est un énorme problème pour l'Otan." Le président français Emmanuel Macron regrette "la mort cérébrale" de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord dans un entretien publié jeudi 7 novembre dans l'hebdomadaire The Economist, déplorant le manque de coordination entre les Etats-Unis et l'Europe et le comportement unilatéral de la Turquie en Syrie.

"Vous n'avez aucune coordination de la décision stratégique des Etats-Unis avec les partenaires de l'Otan et nous assistons à une agression menée par un autre partenaire de l'Otan, la Turquie, dans une zone où nos intérêts sont en jeu, sans coordination", souligne le président de la République dans cette interview à paraître vendredi, évoquant l'intervention militaire turque en Syrie.

Nous nous sommes engagés pour lutter contre [l'Etat islamique]. Le paradoxe, c'est que la décision américaine [de retrait du nord de la Syrie] et l'offensive turque dans les deux cas ont un même résultat : le sacrifice de nos partenaires sur le terrain qui se sont battus contre Daech, les Forces démocratiques syriennes.

Emmauel Macron

à The Economist

Il faut "clarifier maintenant quelles sont les finalités stratégiques de l'Otan", ajoute-t-il en plaidant à nouveau pour "muscler" l'Europe de la défense, à un mois d'un sommet de l'Otan prévu à Londres début décembre. Le chef de l'Etat s'interroge en particulier sur l'avenir de l'article 5 du traité, qui prévoit une solidarité militaire entre membres de l'Alliance si l'un d'entre eux est attaqué. "C'est quoi l'article 5 demain ? Si le régime de Bachar Al-Assad décide de répliquer à la Turquie, est-ce que nous allons nous engager ? C'est une vraie question", estime Emmanuel Macron.

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