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Vidéo Russie : hologramme géant, meeting express... La drôle de campagne présidentielle de Vladimir Poutine

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la drôle de campagne  du candidat Poutine
la drôle de campagne du candidat Poutine la drôle de campagne du candidat Poutine
Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions

Pas de débat télévisé, pas de programme... Qu'importe, le président russe a toutes les chances d'être réélu pour un quatrième mandat, lors du scrutin du 18 mars prochain.

De toute la campagne, Vladimir Poutine n'aura participé qu'à un seul meeting, avant l'élection présidentielle du 18 mars en Russie. Et il est resté sur scène moins de cinq minutes. C'était un grand show à sa gloire, organisé dans le stade Loujniki de Moscou, samedi 3 mars, avec des tribunes pleines à craquer de quelque 80 000 partisans agitant des drapeaux russes blanc, bleu et rouge et sur la scène pléthore d'athlètes olympiques, de stars de la chanson ou de cosmonautes apportant leur soutien au président sortant, en lice pour un quatrième mandat.

"Aux yeux des Russes, Vladimir Poutine a une légitimité, parce que c'est celui qui a remis la Russie dans le chemin d'une certaine grandeur", analyse l'historienne Sabine Dullin, spécialiste de l'histoire contemporaine de la Russie à Sciences Po, interrogée par franceinfo.

La Russie est redevenue une puissance qui compte. C'est le moyen pour Poutine d'effacer tout le reste. C'est la seule chose sur lequel il peut capitaliser.

Sabine Dullin

à franceinfo

"Il peut se passer d'une campagne électorale"

Le chef du Kremlin mène une campagne pour le moins minimaliste. A quelques jours seulement du scrutin, il n'a toujours pas présenté son programme. Et il a refusé de prendre part aux débats télévisés. "Il n'y a pas de réelle opposition dans le pays, donc il peut se passer d'une campagne électorale", observe la chercheuse. "L'essentiel de sa campagne électorale, c'est d'inciter les gens à aller voter. D'ailleurs, il y a des affiches absolument partout depuis des mois dans le pays."

Face à lui, le président sortant a bien quelques autres candidats. Mais ni la vedette de télévision proche de l'opposition libérale Ksenia Sobtchak, ni le communiste millionnaire Pavel Groudinine n'ont un poids électoral suffisant pour l'inquiéter. Son principal opposant, Alexeï Navalny, a été évincé. Sa candidature a été invalidée, en raison d'un condamnation en justice. Un jugement qu'il dénonce comme orchestré par le Kremlin.

Beaucoup de Russes pensent qu'on pouvait se passer des élections. A quoi ça sert de faire des élections, puisque de toute façon c'est Poutine qui sera réélu ?

Sabine Dullin

à franceinfo

Malgré une chute du niveau de vie et une progression de la pauvreté au cours du troisième mandat de Vladimir Poutine, débuté en 2012, rien ne semble en mesure de perturber l'ordre établi. Et le président-candidat jouit d'intentions de vote qui dépassent les 70%. "L'enjeu, c'est sans aucun doute la participation. Le taux d'abstention peut être un moyen, en tout cas pour les observateurs, de considérer que l'élection n'est pas légitime."

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