Ecosse : près de 2 000 de partisans de l'indépendance ont manifesté à Glasgow pour tenter de réveiller leur mouvement

Le Premier ministre, Humza Yousaf, continue de croire à l'indépendance, mais le Parti national écossais est pourtant en difficulté, à quelques mois des législatives.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Des manifestants réclament l'indépendance de l'Ecosse lors d'un rassemblement à Glasgow, le 20 avril 2024. (ANDY BUCHANAN / AFP)

Près de 2 000 partisans de l'indépendance de l'Ecosse ont défilé à Glasgow, samedi 20 avril, pour tenter de redonner un souffle à leur mouvement. L'objectif d'autodétermination a du plomb dans l'aile depuis la démission surprise l'an dernier de la charismatique Nicola Sturgeon, qui était à la tête du gouvernement local depuis neuf ans.

Depuis, son mouvement, le Parti national écossais (SNP), au pouvoir dans le territoire, a enchaîné les déboires. Dernier revers en date, le mari de l'ex-dirigeante et ancien directeur général du SNP, Peter Murrell, a été inculpé jeudi pour détournements de fonds dans l'enquête sur les finances du parti. Cette enquête vise l'utilisation de dons de 600 000 livres (683 000 euros) collectés ces dernières années en vue d'organiser un nouveau référendum d'indépendance.

Présent dans le cortège, le Premier ministre actuel, Humza Yousaf, s'est déjà engagé à poursuivre la campagne en faveur de l'indépendance lors des élections législatives britanniques, qui doivent avoir lieu à l'automne. Il a promis que le SNP demanderait "un mandat pour des négociations sur l'indépendance" avec le gouvernement britannique s'il remporte au moins 29 des 57 sièges de députés en Ecosse. Il aspire aussi à ce que l'Ecosse, si elle parvenait à devenir indépendante, réintègre l'Union européenne le plus rapidement possible.

Les indépendantistes en délicatesse avant les législatives

En 2014, l'Ecosse avait voté à 55% contre l'indépendance lors d'un référendum. Mais Nicola Sturgeon, qui s'était alors imposée comme l'une des figures de proue du mouvement, a remis la question sur la table en 2016 après le Brexit. Selon elle, l'Ecosse se devait de quitter le Royaume-Uni du fait d'un vote massif de ses habitants en faveur d'un maintien dans l'Union européenne.

Après plusieurs refus de Londres d'organiser un autre référendum, Nicola Sturgeon a porté l'affaire devant la plus haute juridiction du Royaume-Uni. Mais, en novembre 2022, les juges ont estimé que seul le gouvernement britannique était en mesure d'autoriser la tenue d'un tel scrutin. La dirigeante écossaise a présenté sa démission peu après, et le soutien à l'indépendance est tombé entre 41% et 43%, selon trois sondages d'opinion réalisés en avril 2024.

Le SNP compte actuellement 43 députés en Ecosse, mais il risque fort de perdre plusieurs sièges face à des travaillistes en pleine ascension et qui semblent en position de force pour devenir majoritaires à Londres. Certains Ecossais jugent par ailleurs que le SNP, positionné à gauche et allié avec les écologistes au gouvernement, se focalise trop sur l'indépendance et pas suffisamment sur la crise du pouvoir d'achat qui inquiète les électeurs.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.