Afrique : quand des soldats étrangers sont accusés d'abus sexuels
Des soldats français en Centrafrique sont mis en cause par un rapport confidentiel révélé, mercredi, par le quotidien britannique "The Guardian". Ce n'est pas la première que de telles situations sont relatées.
Le ministère de la Défense promet "les sanctions les plus fermes" si les faits étaients avérés. Le parquet de Paris a annoncé, mercredi 29 avril, avoir ouvert, en juillet 2014, une enquête préliminaire sur des agressions sexuelles sur des mineurs mettant en cause des militaires français en Centrafrique. Ce n'est pas la première fois que des soldats venus pour assurer la paix sont accusés de tels faits. Francetv info revient sur trois précédents mettant en cause des casques bleus.
En République démocratique du Congo, en 2004
"Les premiers abus ont été découverts en 2004 après qu'un rapport a révélé l'existence de tels abus sexuels commis par les troupes onusiennes en République Démocratique du Congo", rappelle Le Figaro, en 2007.
En 2005, un an après les premières révélations, l'ONU annonce avoir pris des mesures "contre les délits sexuels du personnel de maintien de la paix". Le Secrétaire général de l’ONU d'alors, Kofi Annan, met en place "un couvre-feu pour les militaires de la tombée de la nuit jusqu’au lever du jour et l’interdiction de tout contact illicite avec la population locale". Les enquêteurs prennent des "mesures disciplinaires à l’encontre de neuf civils membres de la MONUC [mission des Nations Unies au Congo] et de 65 soldats, dont 63 ont été expulsés de la mission et rapatriés".
L'ONU raconte que les enquêteurs ont "mis au jour des abus consternants. Un ancien membre civil de la mission a été expulsé après la découverte par la police congolaise de vidéos et de photographies dans lesquelles il était entouré d’enfants et de jeunes femmes congolais".
En Côte d'Ivoire, en 2010
L'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) exprime, en septembre, ses "regrets les plus profonds" face à des allégations d'exploitation et d'abus sexuels commis par des casques bleus déployés dans le pays, rapporte l'AFP reprise par Le Monde.fr.
D'après l'ONU, des "éléments militaires et de police basés à l'ouest du pays", indique la même source, sans plus de précisions sur la nationalité des suspects. "Si ces allégations s'avéraient fondées, il reviendrait aux pays dont sont originaires les casques bleus de prendre les mesures appropriées à l'encontre des personnes impliquées".
Tout est parti d'un câble diplomatique publié par WikiLeaks. Les diplomates américains racontent qu'en 2010, une ONG britannique avait effectué un sondage auprès de dix jeunes filles dans un quartier de Toulepleu. Parmi elles, huit avaient reconnu avoir eu des relations sexuelles avec des soldats béninois de maintien de la paix en échange de nourriture ou d'hébergement.
Au Mali, en 2013
L'ONU annonce, en septembre, que la Mission au Mali (MINUSMA) a reçu "des allégations de mauvaises conduite à l'encontre de certains de ses Casques bleus, notamment d'un cas d'abus sexuel". L'incident "se serait produit les 19 et 20 septembre à Gao, une ville du nord-est du pays", précise l'instance.
Face à ces accusations, les Nations unies annoncent l'ouverture d'une enquête et affichent encore une fois leur fermeté : "Dans le cadre de ses opérations de maintien de la paix, l'ONU a une politique de tolérance zéro de longue date vis-à-vis des abus sexuels et autres actes de mauvaise conduite commis par ses personnels."
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