Projet Pegasus : des experts de l'ONU demandent un moratoire sur la vente de logiciels espions
"De telles pratiques (…) sapent la démocratie, la paix, la sécurité et la coopération internationale", assurent les Nations unies dans un communiqué.
Des experts de l'ONU demandent jeudi 12 août un moratoire international sur la vente de technologies de surveillance en attendant de fixer un cadre réglementaire garantissant les droits humains. Cette demande intervient moins d'un mois après le scandale d'écoutes lié au logiciel israélien Pegasus.
"Nous sommes profondément préoccupés par le fait que des outils intrusifs très sophistiqués sont utilisés pour surveiller, intimider et réduire au silence les défenseurs des droits humains, les journalistes et les opposants politiques", déclarent les experts de l'ONU, cités dans un communiqué. "De telles pratiques violent les droits à la liberté d'expression, à la vie privée et à la liberté, peuvent mettre en danger la vie de centaines de personnes, mettent en péril la liberté des médias et sapent la démocratie, la paix, la sécurité et la coopération internationale", ajoutent-ils.
Près d'un millier de personnalités espionnées
Une enquête publiée en juillet par un consortium de 17 médias internationaux, dont Radio France, a révélé que le logiciel Pegasus, conçu par l'entreprise israélienne NSO Group, aurait permis d'espionner les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise de différents pays.
"Ces dernières années, nous avons à plusieurs reprises tiré la sonnette d'alarme sur le danger que représentent les technologies de surveillance pour les droits humains. Une fois de plus, nous exhortons la communauté internationale à élaborer un cadre réglementaire solide pour prévenir, atténuer et réparer l'impact négatif des technologies de surveillance sur les droits humains et, en attendant, à adopter un moratoire sur leur vente et leur transfert", précisent les experts de l'ONU.
Ils exhortent désormais Israël "à divulguer pleinement les mesures qu'il a prises pour examiner les transactions d'exportation de NSO à la lumière de ses propres obligations en matière de droits humains".
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