: Vidéo "Un éclat d'obus m'a touché à la tête" : au Yémen, les premières victimes de la guerre sont des enfants
Le Yémen agonise depuis trois ans dans une guerre oubliée par l'Occident. Les bombardements de la coalition menée par l'Arabie saoudite, avec le soutien des pays européens qui lui vendent des armes, tuent et blessent de très nombreux civils. Les enfants sont les premières victimes du conflit. Extrait d'un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 8 février 2018.
Pour sensibiliser le public occidental à la situation dramatique du Yémen, la réalisatrice Khadija Al-Salami a eu l'idée de confier à des enfants le soin d’interviewer d’autres enfants victimes de la guerre. Ahmed, 11 ans, et Youssef, 9 ans, arpentent la ville de Sanaa dans un reportage, à voir en version courte dans "Envoyé spécial" le 8 février 2018. Dans cet extrait, ils vont à l'hôpital rencontrer des enfants blessés par les bombardements et soignés par une association.
Le premier d'entre eux, Hassan, 10 ans, a des traces de brûlure sur son bras bandé. L'un de ses os était sorti, un autre cassé. Le garçon a eu treize opérations. Onze à la main, et deux à la cuisse. "On a entendu les avions arriver et ils ont bombardé notre maison pendant qu'on en sortait. Mon frère a été tué." Les avions de la coalition menée par l'Arabie saoudite font énormément de victimes civiles.
A côté, Rida, 10 ans, est dans un fauteuil roulant. Elle a été touchée à la jambe par un éclat d'obus. C'était avant la fête de l'Aïd. Aujourd'hui, elle ne peut plus marcher.
Grièvement blessés et traumatisés
A cause d'une grenade, Nabilla, 9 ans, est blessée aux jambes et a deux doigts de la main droite sectionnés. Elle jouait dans la ferme de ses parents avec neuf autres enfants quand l'engin est tombé. "On l'a jetée, et elle a explosé. Les neuf enfants ont été tués."
"J'étais à l'école et j'ai vu passer une patrouille", raconte Hatem, 10 ans. La patrouille a été bombardée. "J'ai été propulsé en l'air, et un éclat d'obus m'a touché à la tête." Il a reçu un autre éclat à la jambe. "Je suis resté dix jours sans connaissance, mes nerfs ont été coupés, et mon visage a été paralysé", raconte-t-il, l'effroi visible derrière ses lunettes. Aujourd'hui, il a peur des avions.
Extrait d'une enquête de Khadija Al Salami, à voir le 8 février dans "Envoyé spécial".
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